La cour d'appel de Tanger vient de condamner l'ancien avocat du Belgo-marocain Hassan Boutchichi qu'il accuse d'«abus de confiance et d'escroquerie» à de la prison avec sursis, le reconnaissant coupable seulement du premier volet de l'accusation. Un verdict pour lequel le MRE compte saisir la Cour de cassation. Une deuxième victoire juridique au goût amer pour le Belgo-marocain Hassan Boutchichi. La Cour d'appel de Tanger a rendu, ce mardi, son verdict quant à l'affaire l'opposant à son ex-avocat, qu'il accuse d'«escroquerie et abus de confiance». Ainsi, le tribunal tangérois a condamné Maître Abdelouahab Lahnini, avocat du barreau de la ville du Détroit, à quatre mois de prison avec sursis. Reconnu coupable pour «abus de confiance» seulement, le tribunal l'a aussi condamné à 1,5 million de dirhams de dommages et intérêts. Une victoire juridique qui ne satisfait pas totalement le Belgo-marocain. «J'irai en cassation car le jugement, bien qu'il soit en ma faveur, ne me satisfait guère», nous confie ce mardi soir Hassan Boutchichi. Tout en rappelant que son ex-avocat a été innocenté en première instance, le Belgo-marocain insiste sur l'accusation d'escroquerie. «Il m'a fait perdre une villa de 1 million d'euros et donc ce ne sont pas 150 000 euros», estime-t-il. Car bien que sa villa ait été vendue en 2012 à 500 000 euros, notre interlocuteur rappelle que son emplacement actuel fait l'objet de toutes les convoitises. «Ce n'est donc pas équitable. Sans compter mes dédommagements, car cela fait quatre ans que je me bats. Il semble que personne ne veut le condamner à de la prison. J'ai comme l'impression que la justice prend plutôt la défense des escrocs.» Hassan Boutchichi Une bataille qui se poursuit Si la Cour de cassation devra trancher cette affaire, Hassan Boutchichi a encore d'autres dossiers. En effet, après avoir réussi à condamner, en appel, un huissier de justice et son secrétaire à deux ans de prison ferme, le Belgo-marocain nous confirme avoir déposé une plainte auprès du juge d'instruction pour «association de malfaiteurs». «Les huissiers ont déjà été condamnés à deux ans de prison ferme en appel. Pourquoi mon ex-avocat, qui est le commanditaire, est condamné à 4 mois de prison avec sursis ? Ce n'est pas logique. Ils se sont mis en association pour me faire tomber», dénonce-t-il. Commerçant en Belgique, l'histoire de Hassan Boutchichi a commencé en 2001 lorsqu'il rencontre un promoteur immobilier et un notaire à Témara pour l'achat d'un terrain à Bouznika d'un montant de 240 000 dirhams. Il donne alors une procuration au notaire pour l'achat de ce bien. Maroc-Belgique : Le combat d'un MRE depuis 15 ans pour récupérer sa villa spoliée Le promoteur le met, à son tour, en contact avec la tante de sa femme pour l'achat d'une villa à Tanger, entre 2001 et 2003. En mai de cette année, il conclut la signature de l'achat de la villa devant le notaire, à plus d'un 1 million de dirhams. Mais au passage et à cause d'une falsification, il perd sa villa à Tanger, vendue aux enchères même après avoir gagné l'affaire en mars 2011. Il découvre aussi des anomalies au niveau d'un compte contenant l'argent de la vente aux enchères et une somme d'un million de dirham prise, sans qu'il ne soit mis au courant. Contacté par Yabiladi, son avocat évoquait plutôt ses «honoraires» qu'il aurait pioché librement depuis ce compte. C'est ainsi que sa bataille juridique prendra une autre tournure, opposant le Belgo-marocain à son ex-avocat. En février 2020 et après des années de tergiversations, la Cour d'appel de Tanger rend son verdict donnant raison au MRE sur la partie des honoraires de son ex-avocat, selon les jugements consultés par Yabiladi. Hassan Boutchichi est déterminé à aller jusqu'au bout. «Je continuerai de me battre, même si je suis tout seul», promet le Belgo-marocain résidant à Bruxelles.