Après sa réunion du mercredi 24 mars avec le président mauritanien, Bachir Mustapha Sayed a accordé une interview à un média à Nouakchott. Dans ses déclarations, l'émissaire du chef du Polisario est revenu sur l'opération des Forces armées royales à El Guerguerate et le retrait unilatéral du cessez-le-feu de 1991. «Nous sommes en guerre même si le Maroc ne la reconnait pas. Pour l'heure, ce sont juste des échauffements comme disent les sportifs. La guerre n'est que dans sa première phase», a-t-il indiqué. Une position identique à celle défendue par Mohamed Lamine Ould El Bouhali, un autre faucon des camps de Tindouf, en février dernier. Dans ces éloges aux «victoires» annoncées quotidiennement par le Polisario, Sayed s'est félicité des «pertes du Maroc [qui] sont réelles», sans oser toutefois donner des estimations chiffrées. Il s'est contenté de réitérer quelques grands «faits d'armes» issus des bilans officiels du Polisario, à chaque fois débunkés par les médias marocains et internationaux : «hélicoptères et ambulances à Esmara qui évacuent les soldats blessés vers des hôpitaux» ou la «fumée qui se dégagent de positions tenues» par les FAR. Depuis la libération du passage d'El Guerguerate, le 13 novembre, le Polisario n'a procédé qu'à une seule salve de roquettes, le 23 janvier, reconnu par le Maroc et relayés par les médias étrangers. En outre, Sayed a tenu à souligner auprès des autorités mauritaniennes que «la situation est grave en premier lieu pour les Sahraouis mais également pour le voisinage eu égard à la géographie. Un contexte qui constitue une menace pour la paix et la sécurité dans la région». Un avertissement indirect qui n'est pas sans rappeler celui de Brahim Ghali «Le premier qui sera impacté par toute tension entre le Maroc et le Polisario du fait de la longueur de ses frontières avec la république sahraouie, est la Mauritanie.» Alors qu'il recevait une délégation de partis mauritaniens venue assister au 15e congrès du Front en décembre 2019, il avait ajouté qu'il «est nécessaire que la Mauritanie joue un rôle de leader afin d'épargner à la région toute tension». Article modifié le 2021/03/25 à 19h28