Selon la dernière édition de l'Indice de liberté économique, l'économie marocaine reste la plus libre d'Afrique du Nord, bien que le royaume perde six places dans le classement par rapport à l'année dernière. Bien que son économie ait resté «modérément libre», le Maroc a perdu six places dans l'Indice de liberté économique dans son édition 2021 publié cette semaine par l'Heritage Foundation, un laboratoire d'idées et lobby américain basé à Washington, et le Wall Street Journal. Mesurant «l'impact de la liberté et des marchés libres» dans 186 pays, l'indice classe le royaume à la 81e place, derrière Monténégro et devant la Bosnie-Herzégovine. A l'échelle de l'Afrique du Nord, il se classe premier devant la Tunisie (119e), la Mauritanie (128e), l'Egypte (130e) et l'Algérie (162e), la Libye ne figurant pas dans le classement. Le royaume est aussi 6e en Afrique, derrière l'Île Maurice (13e), le Rwanda (47e), le Botswana (51e), les Seychelles (60e) et le Cap Vert (77e). Dans la région MENA, le royaume occupe la 9e position, précédé par les Emirats arabes unis (14e), Israël (26e) et le Qatar (31e), qui font partie des économies à majorité libre, Bahreïn (40e), l'Arabie Saoudite (63e), la Jordanie (69e), le Sultanat d'Oman (71e) et le Koweït (74e). A l'échelle mondiale, le Singapour arrive en première place devant la Nouvelle Zélande, l'Australie, la Suisse et l'Irlande. Le Zimbabwe (174e), le Soudan, Cuba, le Venezuela et la Corée du Nord (178e) occupent respectivement le bas du classement. La corruption constitue toujours un frein pour la liberté économique au Maroc Le Maroc récolte 63,3 points cette année, soit une hausse de 0,4 point par rapport à l'édition 2019. L'année dernière, le Maroc se classait au 75e rang mondial, avec 62,9 points. Le score global du Maroc a été impacté par «une baisse de la liberté des échanges compensée par des améliorations de la liberté monétaire et d'autres scores», expliquent les auteurs du rapport qui s'appuie principalement sur 12 sous-indicateurs dans quatre catégories. En effet, si le Maroc améliore sa performance en matière de «lois» et d'«efficacité réglementaire», il semble stagner en ce qui concerne la liberté d'investissement et la liberté financière alors que ses scores pour la liberté commerciale et pour le fardeau fiscal sont en baisse. «L'économie marocaine est restée modérément libre cette année. Trois problématiques en particulier freinent une plus grande liberté économique. La première est la corruption, qui porte atteinte à l'intégrité du gouvernement.» Extrait du rapport La même source évoque aussi le système judiciaire, qui doit être «renforcé pour le rendre plus fiable et transparent, ce qui augmenterait l'efficacité de la lutte contre les malfaisances», ainsi que la rigidité du marché du travail à laquelle le royaume doit remédier pour améliorer la productivité.