Selon la dernière édition de l'Indice de liberté économique, l'économie marocaine est la plus libre d'Afrique du Nord. Le royaume a amélioré ses performances en mettant en œuvre plusieurs options de financement. L'économie marocaine est «modérément libre», selon l'Indice de liberté économique dans son édition 2019 publié cette semaine, un rapport annuel corédigé par l'Heritage Foundation, un laboratoire d'idées et lobby américain basé à Washington, et le Wall Street Journal. Le Maroc a toutefois considérablement amélioré ses performances. Mesurant «l'impact de la liberté et des marchés libres» dans 186 pays, l'indice classe le royaume à la 75e place, derrière le Bhoutan et devant les Bahamas. Le pays récolte 62,9 points cette année, soit une hausse de 1,0 point par rapport à l'édition 2018. L'année dernière, le Maroc se classait au 86e rang mondial, avec 61,9 points. A l'échelle de l'Afrique du Nord, il se classe premier devant la Mauritanie (119e), la Tunisie (125e), l'Egypte (144e) et l'Algérie (171e). La Libye ne figure pas dans le classement. Dans le monde arabe, le royaume occupe la 5e position, précédé par les Emirats arabes unis (9e), le Qatar (28e), qui font partie des économies à majorité libre, la Jordanie (53e) et Bahreïn (54e). D'autres réformes plus approfondies sont souhaitables Le rapport s'appuie principalement sur 12 sous-indicateurs, notamment la lourdeur fiscale, les dépenses publiques, la liberté des affaires et la liberté monétaire. Les auteurs du rapport notent que le Maroc a «amélioré la santé budgétaire, les droits de propriété et l'efficacité judiciaire», obtenant en revanche les scores les plus bas pour «l'intégrité du gouvernement, la liberté du travail et la liberté des échanges». Le document souligne également que «les faibles coûts de main-d'œuvre et la proximité avec l'Europe» ont permis au Maroc de créer «une économie diversifiée et axée sur le marché». Il salue par ailleurs la compétitivité du secteur financier, soulignant qu'il offre de multiples options de financement, ainsi que l'assouplissement des démarches de création d'entreprise. Mais les auteurs apportent quelques nuances. «Malgré certaines améliorations, la rigidité du marché du travail continue de décourager la croissance dynamique de l'emploi. Le gouvernement est déterminé à continuer d'éliminer progressivement les subventions pour le butane, les carburants, le sucre et la farine, mais augmentera les subventions ciblées.» Le rapport de l'Heritage Foundation et le Wall Street Journal Le rapport met aussi en garde contre la partie marginalisée de la main-d'œuvre, affirmant que «le gouvernement doit encore faire face à des défis de longue date qui nécessitent des réformes plus approfondies, notamment en ce qui concerne la garantie d'un état de droit impartial». Ses auteurs évoquent enfin l'indépendance du pouvoir judiciaire, déplorant que «les tribunaux [soient] régulièrement utilisés pour punir les opposants au gouvernement». Globalement, l'Indice de liberté économique est dominé par Hong Kong, suivi de Singapour, la Nouvelle-Zélande, la Suisse et l'Australie, considérés comme les pays ayant les économies les plus libres au monde. En revanche, le Congo, l'Erythrée, Cuba, le Venezuela et la Corée du Nord occupent respectivement les trois derniers rangs du classement.