Après avoir gagné 14 places l'année dernière dans l'indice mondial de liberté économique de la fondation Heritage, le Maroc monte à nouveau de quatre rangs dans l'édition 2016. Désormais 85ème, il conforte sa place parmi les pays «modérément libres». Détails. «Le Maroc continue de faire des progrès notables dans l'intégration de son économie dans le marché mondial», indique la Fondation Heritage, un laboratoire d'idées américain, dans l'indice 2016 de liberté économique récemment publié en partenariat avec le Wall Street Journal. 85ème sur 178 pays à travers le monde, le royaume a progressé de 4 places par rapport à l'année dernière où le pays avait déjà fait un bond conséquent de 14 places, pour figurer depuis dans la catégorie des pays «modérément libres» Pour mémoire, l'indice de liberté économique est déterminé à partir d'un ensemble de dix indicateurs regroupés en quatre catégories : l'autorité de la loi, les limites du gouvernement, l'efficacité de la réglementation et l'ouverture des marchés. Les économies totalement libres au monde sont Hong Kong, Singapour, la Nouvelle Zélande, la Suisse et l'Australie. Leur force réside notamment dans la mise en œuvre d'une politique économique prudente dans un environnement juridique stable et transparent. Ces pays sont caractérisés notamment par un haut niveau d'ouverture du marché, une bonne sécurisation des droits de propriété et une bonne discipline budgétaire. Au niveau de la région MENA, seuls les Emirats Arabes Unis, le Qatar, Israël et le Bahreïn apparaissent dans la deuxième catégorie, celles des pays «généralement libres». Le Maroc, quant à lui, reste 9ème au niveau régional et s'inscrit dans la logique des analyses de la Fondation Heritage qui prévoit depuis l'année dernière une progression continue, après les performances peu louables de 2014 où le royaume signait une de ses plus grosses chutes dans ce classement. Forces, mais aussi faiblesses Selon les auteurs du rapport, plusieurs raisons expliquent le bon cru du Maroc, notamment une «meilleure rationalisation» du processus du lancement d'une entreprise, lequel ne nécessite plus que six procédures et 12 jours, sans obligation de disposer d'un capital minimum. L'autre point positif reste l'accueil de l'investissement étranger dans de nombreux secteurs d'activité. De plus, le secteur bancaire –le plus compétitif de l'économie nationale- «est assez bien développé en comparaison à d'autres économies de la région», note les auteurs, estimant qu'en plus, ce secteur continue d'étendre sa présence régionale. Au niveau de la politique budgétaire du royaume en revanche, le déficit continue à faire tâche, ainsi que l'endettement de l'Etat qui représente désormais 60% du PIB. En outre, la rigidité du marché du travail continue à décourager la croissance de l'emploi dynamique La fondation Heritage entend donner aux gouvernements des pistes d'évaluation et d'amélioration de leur liberté économique en vue de plus de prospérité. «Nous ne pouvons bien-sûr pas savoir exactement de quoi est fait l'avenir, […] mais comme l'indice l'a montré étude après études, il est évident que les nations qui font preuve de volonté politique et de sagesse pour faire progresser la liberté économique, seront celles qui verront leurs citoyens prospérer dans les années à venir», a conclu Jim DeMint, président de The Heritage Foundation.