L'Indice sur la liberté économique en 2016 considère que la majorité des pays africains ne facilitent pas la libre-entreprise. Le Maroc se place à la neuvième place continentale. Les économies africaines ont encore d'importants progrès à faire en matière de liberté économique. C'est le constat qui se dégage à la lecture des résultats de l'indice 2016 sur la liberté économique qui vient de paraître. Ce rapport annuel publié par le think-tank américain Heritage Foundation et le Wall Street Journal, classe la grande majorité des pays africains dans la catégorie «pas libres». Aucun pays du continent ne se trouve dans la catégorie «libres». L'Île Maurice (15e mondial sur 178 pays étudiés) et le Botswana (30e) sauvent toutefois la mise en réussissant à figurer parmi les économies considérées comme «plutôt libres». D'ailleurs, l'Île Maurice dépasse même de grandes puissances mondiales à l'instar de l'Allemagne et du Japon. Quant au Maroc, évalué avec les pays de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA), se trouve à la neuvième place au niveau africain. Le royaume se contente d'une 85e place mondiale, mais a réussi un bond de 4 places et continue de figurer dans la catégorie des pays «modérément libres». Critères L'indice de liberté économique, édité depuis 1995, classe les pays étudiés en cinq grandes catégories sur une échelle allant de 40 points (les moins libres) à 100 points (les plus libres). Il se base sur des critères tels que la protection des droits de propriété, la taille de l'Etat, la politique budgétaire et monétaire et la lutte contre la corruption. Ainsi, selon l'édition 2016, quelques huit pays sont classés comme «modérément libres». Il s'agit, dans l'ordre du Cap Vert (3e au niveau africain), du Rwanda, du Ghana, des Seychelles, de l'Afrique du Sud, de la Namibie (81e), du Maroc et de la Côte d'Ivoire. À l'opposé, 31 pays africains se trouvent dans la catégorie plutôt «pas libres». Parmi eux, le Nigeria, le Sénégal, le Kenya, la Tunisie ou encore le Gabon. Enfin, huit autres pays du continent se situent dans la catégorie des pays considérés comme «réprimant la liberté économique». La plupart d'entre eux se trouvent en Afrique centrale, à l'instar de la RD Congo, de l'Angola ainsi que du Tchad. Progrès mondial malgré un contexte difficile En dehors de l'Afrique, le rapport de Heritage Foundation indique que la liberté économique s'est accrue «en dépit d'un contexte de difficultés non seulement économiques, mais aussi politiques et de défis tels que celui de la sécurité». Des progrès sont enregistrés dans 97 pays alors que 74 subissent un déclin. Hongkong occupe la première place du podium au plan mondial, devant Singapour et la Nouvelle-Zélande. Viennent ensuite la Suisse, l'Australie, le Canada, le Chili, l'Irlande, l'Estonie et le Royaume-Uni. Avec cette étude annuelle, Heritage Foundation dit vouloir donner aux gouvernements des pistes d'évaluation et d'amélioration de leur liberté économique en vue de plus de prospérité. «Nous ne pouvons bien-sûr pas savoir exactement de quoi est fait l'avenir, [...] mais comme l'indice l'a montré étude après études, il est évident que les nations qui font preuve de volonté politique et de sagesse pour faire progresser la liberté économique, seront celles qui verront leurs citoyens prospérer dans les années à venir », théorise Jim DeMint, président du think-thank.