L'Afrique est décidément une terre de contradictions et cela semble bien lui aller. Outre l'antagonisme qui voudrait que les PIB des économies les plus dynamiques croissent quasiment au même rythme que le taux de pauvreté de leur population, une autre opposition singulière vient d'être consacrée. Elle apparaît à partir d'une comparaison entre les dernières mises à jour des perspectives de croissance économique du FMI pour le continent et le classement établi par le think-tank américain «The Heritage Foundation», en partenariat avec le Wall Street Journal, sur la liberté économique dans le monde en 2013. Quand la première institution offre des perspectives pour l'Afrique bien meilleures que la moyenne mondiale (5,8% en 2013 contre 3,2%), le second place le continent au plus bas de son tableau. Cette comparaison peut paraître triviale. Elle serait toutefois très significative, si l'on sait que la liberté d'entreprendre est l'un des fondamentaux les plus reconnus de la réussie d'une économie de marché, quel qu'elle soit. Pour en revenir aux détails du classement du Heritage Foundation, l'économie africaine la mieux placée sur le continent est à la...74e place sur 177 pays ! Pis : elle est dans la catégorie des pays à «liberté économique modérée». Autrement dit, le paradis des affaires en terre africaine, ne serait, en fait, qu'un «jardinet» à l'échelle mondiale. Sans grande surprise, ce pays est l'Afrique du Sud. Elle est talonnée par le Ghana (77e mondial), dont le pas est emboîté par la Namibie. En Afrique du Nord, le Maroc figure à la 90e place du tableau mondial, dans la catégorie des «libertés restreintes pour une bonne partie». Le royaume s'enorgueillir d'être le mieux placé dans son voisinage. Les arguments du Heritage Foundation sont relatifs à des aspects tels que l'Etat de droit, la liberté du commerce, le poids de la dette extérieure, le niveau de corruption et la pression fiscale.