Dans un arrêt du 2 mars, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a ordonné, en phase avec les réquisitions du parquet général, le renvoi de l'accusé devant la cour d'assise pour «viol aggravé et violence aggravée». Le Parisien qui a eu accès aux audiences, raconte avec force détails le récit de la nuit du 25 au 26 octobre 2016. Saad et Laura s'étaient rencontrés dans une boîte de nuit parisienne et ont terminé la soirée dans la chambre 714 de l'hôtel Marriott. Les deux se sont embrassés. C'est à partir de se baiser que les versions divergent. Pour le chanteur, Laura était consentante pour une relation sexuelle puisqu'elle l'aurait même aidé à se dévêtir. Elle aurait soudainement changé d'avis en le repoussant et le griffant au cou. Par peur, il a répliqué en la frappant au visage. Ce récit a été qualifié d'«évolutif» par la cour d'appel, alors que les déclarations de la plaignante sont «constantes». Selon la cour, Laura P. a toujours affirmé avoir «refusé d'aller plus loin» qu'un baiser. Sa décision aurait déclenché la violence du chanteur et ses pénétrations forcées «corroborées par l'examen gynécologique», relate Le Parisien. Pour corroborer cette version, trois employés de l'hôtel ont décrit la jeune femme au tee-shirt déchiré, en pleurs, paniquée et poursuivie par la star, qui aurait lâché d'un air narquois : «no proof !» (pas de preuve). Autre révélation de l'avocat de Laura P., Me Jean-Marc Descoubes, la transaction tentée par Saad Lamjarred pour dédommager sa victime avec un bracelet et 150 €. En 2010 déjà, une affaire de viol aux Etats-Unis impliquant le chanteur s'était soldée par une transaction. Me Descoubes a enfoncé le clou avec l'avis d'un expert psychiatre qui a décelé chez le chanteur «une intolérance à frustration élevée». Article modifié le 2021/03/08 à 16h21