Après l'annonce de la fermeture de son consulat à Laâyoune, rapidement retirée, le Burundi a finalement obtenu l'ouverture d'une ambassade marocaine à Bujumbura en échange. Le Maroc se prépare à ouvrir une ambassade avec résidence au Burundi «en guise de réciprocité qui servira de pont diplomatique direct entre nos deux pays», indique le ministère burundais des Affaires étrangères dans un communiqué. En échange de cette annonce, Bujumbura «réitère le maintien de sa représentation consulaire à Laâyoune au Royaume du Maroc», précise la même source mais sur son compte Twitter. Le #Burundi se félicite de la décision du Royaume du Maroc d'ouvrir une Ambassade du Royaume du #Maroc au #Burundi avec résidence à #Bujumbura qui servira de pont diplomatique direct entre les deux pays. Aussi, il réitère le maintien de sa représentation consulaire à Laâyoune. pic.twitter.com/WpeRgGZUMY — MAECD (@MAEBurundi) February 18, 2021 Ce retour à la normale est le fruit de la mission diplomatique menée, les 8 et 9 février, par Mohamed Methqal, l'ambassadeur directeur général de l'Agence de coopération internationale dans la capitale burundaise, marquée notamment par une réunion avec le nouveau ministre des Affaires étrangères, Albert Shinigiro. Au cours de ses entretiens avec le chef de la diplomatie, le responsable marocain a fait part de l'engagement du royaume à «renforcer la coopération avec le Burundi dans les domaines de l'éducation, du tourisme, de la santé, de l'agriculture, des énergies renouvelables, et de développer le partenariat économique à travers la promotion des investissements», rapporte le département de Shinigiro dans son communiqué. Objectif : maintenir le Burundi dans le camp du Maroc Pour sceller ces retrouvailles entre Rabat et Bujumbura, Mohamed Methqal a transmis au ministre des Affaires étrangères une invitation pour une visite officielle au Maroc. Pour rappel, le 28 février 2020, le prédécesseur de Shinigiro s'était rendu au Maroc pour présider aux côtés de Nasser Bourita la cérémonie d'ouverture du consulat du Burundi à Laayoune. Ce déplacement du directeur général de l'Agence de coopération internationale a permis de tourner la page d'une petite tension entre les deux pays. Le 24 janvier le ministère burundais des Affaires étrangères avait annoncé la fermeture de son consulat à Laaayoune avant de se rétracter quelques heures plus tard. Néanmoins, il a exigé de Rabat sur un ton peu diplomatique «l'ouverture d'une ambassade du Royaume du Maroc au Burundi avec résidence à Bujumbura». Le Burundi a connu un changement au sommet de l'Etat, après le décès le 9 juin dernier du président Pierre Nkurunziza, proche du Maroc. C'est sous sa présidence que Bujumbura a retiré sa reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique» en octobre 2010 et a initié un rapprochement avec Rabat. Actuellement, le Burundi est dirigé par le général Evariste Ndayishimiy qui occupait le ministère de la Défense sous l'ère Nkurunziza (2005-2020).