Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU tiendra, du 22 février au 23 mars à Genève, sa 46e session. Une échéance qui ne devrait pas déroger aux traditionnelles passes d'armes entre le Maroc et l'Algérie sur la question du Sahara occidental. Cette année, le royaume a décidé d'anticiper les attaques de son voisin de l'Est par une opération de communication. Son ambassadeur auprès de l'Office des Nations unies à Genève a dressé une lettre aux membres du CDH pour les informer qu'à chaque session Rabat est la cible d'attaques en lien avec le différend régional, rapporte la MAP. Dans sa missive, le diplomate Omar Zniber a donné un aperçu historique sur le dossier du Sahara, affirmant que la récupération de la province a en effet conclu un processus initié en 1958 par le retour à la souveraineté marocaine de Tan Tan et Tarfaya en 1958, Sidi Ifni en 1969 et le Sahara en 1975 suite à la Marche verte. Il a, par ailleurs, expliqué que le Polisario n'a eu aucune existence avant que le Maroc ne procède à la récupération de ses provinces du sud, et ne s'est jamais manifesté lors de l'occupation espagnole. Parallèlement à cet exercice d'explication de la part du représentant du royaume, on apprend que des associations sahraouies unionistes se préparent également pour répondre aux discours des représentants du Polisario lors des travaux de la 46e session du CDH de l'ONU. Ce tissu associatif devrait particulièrement sensibiliser la communauté internationale sur le cas du sahraoui Ahmed Khalil, disparu depuis 2009 en Algérie, et l'enrôlement d'enfants des camps de Tindouf dans les rangs des milices du Front. En effet, le Maroc a déjà joué la carte sahraouie à l'occasion du conclave tenu en juillet 2020 par une lettre signée par 925 ONG opérant dans les grandes villes du Sahara adressée à la Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet. Une riposte aux accusations de violations des droits de l'Homme portées contre le royaume par des intervenants acquis aux thèses de l'Algérie et du Polisario. Le royaume s'est également appuyé, en juillet dernier, sur les présidents sahraouis des régions Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, Sidi Hamdi Ould Errachid et Ynja Khatta, pour répondre aux allégations au représentant de l'Algérie à Genève sur le «pillage des ressources naturelles» de la province par le Maroc.