Les migrants irréguliers venus d'Afrique subsaharienne et en partance pour l'Europe connaissent de nouvelles rafles ces derniers jours dans la région d'Oujda, a rapporté dimanche l'AMDH. Expulsé à la frontière avec l'Algérie, ils sont victimes de brutalités policières. Les Subsahariens en situation illégale au Maroc vivent des jours difficiles. La section de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH) à Oujda dénnonce, dans un communiqué, dimanche, des «arrestations arbitraires», opérées ces derniers jours dans la capitale de l'Oriental, parmi les immigrés. «Cette situation perdure depuis plus d'une quinzaine de jours avec à la clé des démantèlements des tentes servant d'abris et des blessés victimes d'interventions des forces de l'ordre, pris en charge par l'ONG Médecins sans frontières», raconte Mohamed Dahmane, président de la section Oujda de l'AMDH. «Les campements de fortune, installés depuis plus de deux ans, dans la forêt proche de la cité universitaire sont souvent la cible de ce genre d'opération coup de poing des autorités locales», ajoute-il. Une déportation qui tourne mal Il n'y a pas que Oujda où les Subsahariens sont victimes d'arrestations, d'autres immigrés installés dans d'autres villes du royaume souffrent des mêmes conditions. A la suite de rafles, des opérations de déportations de groupes de Subsahariens vers la frontière algérienne ont eu lieu. L'une d'elles, jeudi, a particulièrement mal tourné. Un immigré dans une tentative désespérée d'éviter l'expulsion a sauté d'un autocar en marche, sur la route reliant Nador à Oujda. Gravement blessé, il a trouvé la mort sur un lit de l'hôpital Hassani de Nador. Ce retour à la politique d'expulsion des Subsahariens sans-papiers intervient après la tenue de la réunion, les 25 et 26 mars, de l'Assemblée Parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (UPM)dont l'ordre du jour comprenait, entre autre, la coopération contre l'immigration clandestine. Le Statut avancé, du 13 octobre 2008, accordé par l'Union européen au Maroc insiste sur ce point. Le Plan d'Action 2010-1015, entre Rabat et Bruxelles, demande également au royaume une meilleure implication dans la lutte contre les immigrés africains. Pris entre le marteau et l'enclume, le Maroc tente par tous les moyens de satisfaire son premier partenaire économique afin d'éviter d'avoir à expulser lui même les Subsahariens en situation irrégulière qui ont d'abord été arrêtés en Europe. Pour l'heure, les responsables marocains opposent un refus catégorique à cette condition exigée par l'UE dès le premier Plan d'Action, mais pour combien de temps encore ?