Vous êtes ici : Actualités / featured / Les Subsahariens accusent, l'Intérieur rejette Le ministère de l'Intérieur réagit via un communiqué aux informations publiées dans la presse accusant les autorités marocaines de faire usage de la « violence » et de « brutalité » lors d'opérations de reconduite des subsahariens en situation irrégulière aux frontières. « Certains organes de presse ont relayé des informations selon lesquelles les autorités marocaines auraient fait preuve de brutalité et de violation des droits de l'homme, en procédant à des arrestations abusives et des refoulements arbitraires, notamment de femmes enceintes et de mineurs lors de plusieurs opérations de reconduite aux frontières menées dernièrement au niveau des villes de Tanger, Oujda , Nador , Al Hoceima et Ksar el Kebir », écrit le département de Mohand Laenser qui qualifie ces accusations de « non fondées ». Sur un ton ferme, le ministère de l'Intérieur précise que « la reconduite à la frontière est un acte légal entouré de toutes les garanties juridiques et procédurales » et que «Le Maroc exerce un droit légitime en veillant au respect de sa législation interne en matière d'entrée et de séjour des étrangers sur son territoire et en luttant contre les réseaux qui s'activent dans le trafic des migrants et la traite des êtres humains». « La loi 02-03 relative au séjour des étrangers au Maroc accorde toutes les garanties nécessaires à ces personnes et confère une protection particulière aux femmes enceintes et aux mineurs. Sur cette base, cette catégorie vulnérable de migrants n'est en aucun cas touchée par les procédures de reconduite à la frontière », souligne le ministère qui a tenu à rappeler que « plusieurs femmes et enfants concernés ont bénéficié d'une assistance médicale et sociale et de l'hébergement auprès de plusieurs institutions étatiques ou caritatives ». Le département de Mohand Laenser assure que « les autorités marocaines n'ont jamais procédé au refoulement abusif d'un migrant étranger qui serait établi de manière légale ou disposerait d'un statut de réfugié ». Les assauts de migrants subsahariens sur l'imposante barrière qui entoure l'enclave de Melilia se multiplient. La dernière opération en date remonte à la nuit du mardi 23 au mercredi 24 juillet. Un groupe de subsahariens a tenté de franchir la frontière grillagée qui sépare le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla. La veille, lundi 22 juillet, un assaut massif a eu lieu. Près de 300 migrants ont tenté de passer les frontières espérant arriver sur le sol européen. Le ministère de l'Intérieur a fait état de l'échec de la tentative. Il souligne dans son communiqué qu'une trentaine de personnes ont été blessés dans l'opération dont trois membres des forces de l'ordre. Selon le ministère, trente personnes ont été hospitalisées à Nador et une centaine de migrants avaient été interpellés. Les migrants subsahariens répliquent par un communiqué, rendu public le 31 juillet. Le Conseil des migrants subsahariens au Maroc, une association fondée en 2005, dénonce ce qu'elle qualifie « d'exactions » commises par les autorités Marocaines envers cette population subsaharienne. « L'autorité marocaine a mené un ratissage dans les villes du nord du Maroc ou des centaines des migrants subsahariens hommes, femmes et enfants ont été raflés, tabassés et déportés vers le désert maroco-algérien. Certains rescapés, qui se sont cachés dans les forêts, n'osent pas rejoindre les villes par peur de nouvelles rafles », s'indigne cette association des subsahriens. Selon cette ONG, « des subsahriens ont été admis dans les hôpitaux de Nador où deux migrants seraient décédés ». « Nous demandons l'arrêt immédiat de ce ratissage. Nous exigeons que la justice soit rendue à ces deux victimes et ces centaines de blessés graves. Nous demandons d'avoir accès à tous les blessés réfugiés dans les forêts et aux hôpitaux marocains pour des soins médicaux », réclame le Conseil des migrants subsahariens au Maroc, qui mobilise à travers Internet les ONG des droits de l'homme pour défendre leur cause.