Un touriste de nationalité marocaine a été victime d'une agression à caractère raciste commise par des policiers bruxellois, accuse le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (Mrax) dans un communiqué, lundi. Il y a une semaine, le 10 octobre, Imad Zourkani, 25 ans, et un ami, ont été interpellé par la police près de la station de métro Simonis, dans la commune de Koekelberg, en possession de plusieurs valises remplies de vêtements achetés en Europe. Comme il n'a pas de preuve d'achat à présenter, il reçoit un procès-verbal pour recel. Selon le Mrax, l'homme est alors traité d'”Algérien voleur” avant d'être embarqué au commissariat de Molenbeek, où il a été, toujours selon l'association, retenu plusieurs heures, insulté, roué de coups et menacé de mort par des agents de police. Relâché en fin d'après-midi, M. Zourkani s'est présenté aux urgences de l'hôpital Brugmann. Le médecin qui l'a ausculté a diagnostiqué des contusions, des égratignures frontales ainsi qu'une douleur à la crête iliaque gauche. Il est déclaré en incapacité de travail pour 5 jours. Le lendemain, le touriste marocain s'est présenté au commissariat avec les preuves d'achat des vêtements, clôturant ainsi le dossier de recel. Il est ensuite allé dénoncer les faits au Mrax, qui l'a accompagné au commissariat de Saint-Josse, où il a porté plainte contre les policiers de Molenbeek. “Les policiers incriminés vont être entendus prochainement par le service de contrôle interne de la police. Si un doute subsiste sur les propos des policiers, le chef de corps ouvrira alors une enquête disciplinaire”, a réagi le porte-parole de la zone de police de Bruxelles-Ouest. Le Mrax a décidé lundi de porter également plainte devant le Comité P, le service de contrôle interne de la police, l'inspection générale, le procureur du Roi et le bourgmestre. “Il convient de rappeler que la plupart des agents sont intègres. Mais de nombreux dérapages demeurent”, estime l'association. Pour lutter contre ce phénomène, elle revendique des mesures structurelles, telles l'imposition de la tenue d'un registre de détention complet, dans lequel doit notamment figurer la mention de blessures au moment de la mise en cellule, et l'installation de caméras de surveillance dans les commissariats et dans les véhicules de police.