Les autorités marocaines étudient la possibilité d'établir un cadre juridique pour réglementer l'utilisation des crypto-monnaies. La ministre Nadia Fettah Alaoui (Finances) en fait état lundi à la Chambre des représentants. Le ministère des Finances et Bank Al-Maghrib (BAM) collaborent avec des partenaires internationaux. La question de l'utilisation croissante des crypto-monnaies au Maroc a été posée lundi au parlement. Lors de la séance de questions orales, l'USFP (opposition) a posé des questions à Fettah Alaoui sur l'interdiction actuelle de l'utilisation des monnaies virtuelles au Maroc. Le député a souligné que les crypto-monnaies sont devenues une réalité indéniable au Maroc, et que plusieurs gouvernements à travers le monde, en Europe, en Asie et en Amérique, ont autorisé les pièces numériques. "Est-il normal que le Maroc reste en marge de ces innovations technologiques ?", a déclaré l'opposition. Selon Fettah Alaoui, son ministère et BAM étudient un cadre juridique, "basé sur des expériences à l'étranger", sans donner plus de précisions. Cependant, le ministre a défendu la prudence des autorités monétaires marocaines en pointant les dangers entourant l'utilisation des monnaies virtuelles. Elle a rappelé le communiqué de presse publié en novembre 2017 par le ministère des Finances, BAM et l'Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC), mettant en garde le public sur les risques liés à l'utilisation des crypto-monnaies ; le manque de protection des consommateurs, la volatilité du taux de change et l'utilisation de la monnaie à des fins illégales ou criminelles. BAM a annoncé début 2021 qu'elle reconsidérerait l'interdiction et a mis en place un comité exploratoire pour enquêter sur une monnaie numérique gérée par la banque centrale. Liste de surveillance À la Chambre, cependant, le ministre a spécifiquement souligné le risque de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent. Les deux sujets sont actuellement en tête de l'agenda politique car le pays s'est engagé à se conformer aux recommandations du Groupe d'action financière (GAFI). Le Maroc est actuellement sur la liste de surveillance de l'organisation intergouvernementale qui établit les normes de la législation anti-blanchiment et continuera à faire l'objet d'une surveillance accrue en conséquence. Le GAFI donne aux pays le choix entre légaliser ou interdire les crypto-monnaies dans le cadre d'une méthode visant à limiter le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Interdiction L'utilisation de pièces numériques est interdite dans ce pays d'Afrique du Nord depuis novembre 2017. Malgré l'interdiction, de plus en plus de Marocains utilisent des monnaies virtuelles, notamment Bitcoin. Selon LocalBitcoins, plus de 900 000 $ de bitcoins ont été échangés au Maroc en 2021. Cela place le pays à la quatrième place du continent africain, après le Nigeria, l'Afrique du Sud et le Kenya. Le Maroc est à la 24ème place mondiale.