Mi-juin, l'Association européenne des fruits et légumes "FruitVegetablesEurope" a saisi la Commission européenne pour qu'elle agisse contre « le non-respect et la non-application des mesures prévues dans l'accord UE-Maroc ». L'Association craint un effondrement du marché européen de la tomate. Le vendredi 2 juillet en Espagne, l'Union des petits agriculteurs et éleveurs (UPA) d'Andalousie a demandé au ministère de l'Agriculture de « faire pression » sur Bruxelles pour revoir les accords commerciaux entre l'Union européenne et les pays concurrents comme le Maroc. L'UPA exige une réduction significative des importations de fruits en provenance des pays tiers. Clairement, elle veut l'application du principe de préférence communautaire et la révision des quotas d'importation. Francisco Moscoso, secrétaire général adjoint à l'agriculture de l'UPA, a mis en garde contre « les importations en provenance de pays tiers et l'entrée massive de produits, notamment du Maroc, de la Tunisie et de la Turquie », qui génèrent « des pertes lourdes » pour les agriculteurs andalous. L'Union des petits agriculteurs et éleveurs réclame des solutions urgentes et « plus énergiques ». Notamment, Francisco Moscoso a fait état de sa « préoccupation quant à l'état du marché de la tomate, de la pastèque et des fruits d'été, plus généralement ». Une situation qui « affecte négativement les prix et les superficies cultivées en Andalousie et conduit à une concurrence déloyale ». Selon Moscoso, « si rien n'est fait, les petites et moyennes exploitations familiales d'Andalousie vont disparaître ». Il faut rappeler que, plus tôt en juin, la Comader (Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural) avait déjà contesté les exportations massives et fait savoir que les exportations marocaines de fruits et légumes vers l'UE ne représentaient que 2 % du marché de l'Union. Pour Mohammed Alamouril, le président du Comader, « il est dommage que les conditions difficiles pour tous les opérateurs du secteur agro-alimentaire de la Méditerranée soient utilisées par des groupes d'intérêt afin de mettre en cause un accord de libre échange qui bénéficie à l'UE encore plus qu'au Maroc ». Selon les douanes espagnoles, au cours des cinq dernières années, «les importations en provenance du Maroc sont passées de 26 à 39 % en volume et, dans le cas de la pastèque, les importations en provenance du territoire marocain ont augmenté de 132 % ». Et d'après l'UPA, l'importation de fruits et légumes marocains et turcs a augmenté de plus de 5 % au premier semestre 2021.