La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a exprimé, mercredi, sa préoccupation face à l'escalade de la violence dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, mettant en garde contre d'éventuels crimes. Dans un tweet publié sur son compte, Bensouda a déclaré : "Je note avec une vive inquiétude l'escalade de la violence en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu'à l'intérieur et autour de Gaza, et la possible commission de crimes dans le cadre du Statut de Rome". Le Statut de Rome est le traité international qui a créé la Cour pénale internationale. Cette dernière exerce sa compétence à l'égard des personnes pour les crimes les plus graves ayant une portée internationale. "Nous réitérons l'appel de la communauté internationale au calme, à la retenue et à la fin de la violence", a encore écrit la procureure. La ville de Jérusalem vit, depuis le début du Ramadan, des tensions attisées par les forces de la police israélienne et les colons, notamment dans les quartiers de Bab al-Amoud et de Sheikh Jarrah, faisant des centaines de blessés et entraînant plusieurs arrestations. Les violations israéliennes à Jérusalem et les incursions répétées dans l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa, avec leurs lots d'agressions contre les fidèles, ont provoqué le déclenchement du cycle actuel des échanges de roquettes et de missiles entre Israël et les factions de la résistance palestinienne à Gaza. Les événements se sont encore détériorés de façon dramatique et inédite, dans la journée du mardi, après le recours d'Israël à une politique de destruction des tours résidentielles à Gaza. De leur côté, les factions palestiniennes ont riposté en tirant des dizaines de roquettes vers le centre d'Israël. Le 3 mars, la Cour pénale internationale (basée à La Haye - Pays-Bas) avait annoncé l'ouverture d'une enquête officielle sur d'éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens. Une décision saluée par l'Autorité palestinienne, vivement critiquée par Israël et rejetée par les Etats-Unis. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a quant à lui salué un "jour historique" et s'est dit prêt à coopérer avec la CPI. En décembre 2019, la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, avait demandé l'ouverture d'une enquête sur de possibles crimes de guerre dans les territoires palestiniens. Mais elle avait transmis aux juges une requête visant à vérifier la juridiction de la cour, du fait du statut légal contesté des territoires palestiniens, précisant qu'elle attendrait cette décision avant d'ouvrir une enquête.