Près de 50.000 personnes ont bénéficié des deux phases de l'opération de régularisation de la situation des migrants organisée par le Maroc, soit environ 85% du nombre total des demandes présentées par des ressortissants étrangers de 113 nationalités, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit. Présentant le projet de budget alloué au ministère de l'Intérieur devant la commission de l'intérieur à la Chambre des représentants, M. Laftit a indiqué que, conformément, le délai de renouvellement pour la première fois de la carte de séjour pour les bénéficiaires de ces opérations a été fixé à trois ans, à condition de ne commettre aucun acte contraire aux lois en vigueur. Concernant la réinsertion des migrants, a-t-il dit, le ministère s'acquitte de ses tâches au sein de la commission ministérielle chargée de superviser la mise en œuvre de la nouvelle stratégie en matière de migration et d'asile, relevant que pour renforcer cette approche humanitaire, le ministère de l'Intérieur s'est employé à renforcer le programme de retour volontaire, en signant plusieurs conventions avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), en vertu desquelles les migrants installés illégalement sur le territoire marocain sont volontairement rapatriés dans leur pays d'origine dans des conditions respectant leurs droits et leur dignité. Ce programme a bénéficié à 26.000 personnes depuis 2002, a-t-il précisé. Dans le même contexte, le ministre a souligné que les autorités publiques et sécuritaires ont continué à faire face aux réseaux de trafics et de traite des êtres humains. Le responsable marocain a, dans ce sens, noté que les efforts menés jusqu'à fin septembre 2018, ont permis de mettre en échec environ 68.000 tentatives d'immigration clandestine et de démanteler 122 réseaux criminels actifs dans ce trafic, sachant que depuis 2002, plus de 3.300 réseaux criminels ont été mis hors d'état de nuire et quelque 2.000 embarcations de transport d'immigrants clandestins ont été saisies. M. Laftit a également souligné que le ministère de l'Intérieur s'engage à lutter contre les diverses formes de criminalité qui affectent le sentiment de sécurité chez les citoyens, telles que le port d'armes blanches, le trafic de psychotropes et de drogues, le vol à la tire, ainsi que les crimes commis à proximité des établissements d'enseignement. Le responsable a également informé la commission que le ministère a pris une série de mesures pour la mise en œuvre d'une stratégie sécuritaire englobant des programmes et projets prioritaires visant principalement à améliorer le cadrage sécuritaire, par le biais de la création de nouvelles unités territoriales, le développement de techniques de recherche médico-légales et la réhabilitation de la police technique et scientifique, outre l'ouverture sur toutes les composantes de la société, en impliquant les représentants de la société civile et d'associations crédibles aux travaux des comités chargés de la lutte contre la criminalité. En ce qui concerne la coopération internationale dans le domaine sécuritaire, M. Laftit a assuré que le ministère s'est focalisé au cours de cette année sur le renforcement de la coopération aux niveaux international et régional, à travers la tenue de nombreuses réunions bilatérales avec des responsables de plusieurs pays amis et le suivi et la coordination des négociations au sujet de plusieurs conventions de partenariat dans ce domaine. Il s'agit également, selon le ministre, de la participation des services compétents du ministère à plusieurs rencontres et réunions préparatoires de comités mixtes de haut niveau intéressés par le domaine sécuritaire.