Les petits exploitants agricoles d'Afrique représentent la majeure partie de la production alimentaire du continent, pourtant leurs efforts de production sont entravés par le manque d'accès à des financements adéquats, ont estimé des experts jeudi. Ces experts s'exprimaient à l'occasion d'une réunion du comité sur « les perspectives économiques de l'agriculture » en marge du Forum africain sur la révolution verte (AGRF) de 2018 à Kigali, capitale du Rwanda. Cet événement qui se déroule du 5 au 8 septembre a pour but de mobiliser de nouveaux moyens de transformer les petites exploitations agricoles en entreprises agroalimentaires de demain. « L'agriculture, et en particulier l'agriculture à petite échelle, joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire dans les économies africaines, pourtant les petits exploitants manquent de fonds pour agrandir et moderniser leurs systèmes agricoles », a déclaré Fokko Wientjes, vice-président pour la nutrition sur les marchés émergents et la transformation des systèmes alimentaires au sein de DSM, une entreprise technologique hollandaise active dans le domaine de la santé et de la nutrition. Pour réaliser la croissance du secteur agricole en Afrique, les principales parties prenantes des secteurs public et privé doivent s'unir pour veiller à ce que les exploitants agricoles, et en particulier les petits exploitants, aient accès à des ressources financières pour améliorer leurs pratiques agricoles, a-t-il affirmé. Jennifer Blanke, vice-présidente pour le développement agricole, humain et social au sein de la Banque africaine pour le développement (AfDB) a estimé que la micro-finance restait une source essentielle de capital pour les producteurs agricoles, mais que les petits exploitants n'étaient pas en mesure d'y accéder en raison d'un manque de biens à mettre en garantie. « Le manque de financements pour l'agriculture a été citée comme un frein majeur pour les petits exploitants agricoles en Afrique. Il est temps pour les gouvernements africains et pour le secteur privé de soutenir l'accès aux financements agricoles », a-t-elle ajouté. Selon Sarah Metcalf, directrice du Département pour le développement international britannique (DFID) au Rwanda, le manque de financements menace la croissance de l'agriculture commerciale chez les agriculteurs d'Afrique. « Un grand nombre de petits exploitants agricoles trouvent difficile de réaliser leur potentiel agroalimentaire en raison d'un manque d'informations et d'accès à des modèles de financement du développement », a-t-elle dit. Le pourcentage de petits exploitants agricoles ayant un accès à des financements est inférieur à 10 % des petits exploitants agricoles, et concerne principalement les chaînes de valeur bien établies dédiées aux cultures de rente, selon la Banque mondiale.