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Miloudi Moukharik : « le gouvernement cède aux caprices du patronat »
Publié dans PanoraPost le 07 - 09 - 2017

Il est le secrétaire général de l'UMT, principal syndicat au Maroc, et il attend le lancement des discussions entre gouvernement et centrales syndicales, des discussions difficiles, principalement en ce qui concerne le Code du travail et la loi organique sur la grève. Miloudi Moukharik a été interrogé par notre confrère Mowatine.
Le ministre du Travail Mohamed Yatim a évoqué la volonté du gouvernement quant à l'institutionnalisation du Dialogue social, qui devrait démarrer fin septembre ou début octobre. Quelle idée vous faites-vous de ce Dialogue ?
Nous ignorons ce qu'a dit Mohamed Yatim et encore plus le calendrier dont vous parlez. Pour nous, le plus important n'est pas le Dialogue social, mais le contenu et l'étendue des mesures qui seront prises par le gouvernement pour répondre aux revendications salariales, déposées sur le bureau du chef du gouvernement, Saadeddine Elotmani. Nous voulons savoir ce que pense le gouvernement du licenciement de personnels et donc de leur précarisation, en violation par les entreprises des lois sur le travail.
Certes, mais le gouvernement veut institutionnaliser le Dialogue social, dans le cadre duquel peuvent être précisément réglés les différends. Vous-même avez parlé de cela à l'issue de votre rencontre avec le chef du gouvernement après sa nomination…
Cette rencontre que vous évoquez était strictement protocolaire, et elle a été tardive dans le sens que nous n'avons rencontré Saadeddine Elotmani qu'au lendemain de l'élaboration du programme gouvernemental et son dépôt au parlement, et aussi après que le gouvernement ait décliné ses intentions au sujet de la classe ouvrière. A ce propos, il a dit des choses graves concernant la révision du Code du travail et l'introduction de mesures qui conduiront à la précarisation des travailleurs.
L'institutionnalisation du Dialogue social est une expression vague car il ne s'agit pas de retrouver en septembre ou en avril de même qu'il ne s'agit pas non plus d'échanger les discours. Il y a des revendications, nationales, sectorielles, et le gouvernement doit y répondre dans le cadre d'un mécanisme de négociation.
Etes-vous ouverts à l'idée et au principe de la réforme du Code du travail ?
Quand nous avons rencontré le chef du gouvernement, je l'ai interrogé sur les articles qu'il compte changer dans ce Code, mais nous avons compris qu'il n'en savait rien. Nous savons par ailleurs qu'ils veulent retourner à la loi de la jungle, celle d'une sorte de location de la force de travail, comme cela était stipulé dans la Dahir des obligations et contrats de 1912.
En filigrane, ils veulent se débarrasser des contrats de travail à durée illimitée et les transformer en contrats à durée limitée. Ils veulent supprimer les indemnités de licenciement, et en cela ils ciblent 22 articles dans le Code du travail.
Nous savons que cela correspond aux souhaits des chefs d'entreprise. Quand l'actuel ministre du Commerce et de l'Industrie Moulay Hafid Elalamy était président de la CGEM, il avait fait paraître un Libre blanc qui résume ce que je dis, dans la logique d' « al mawqef » (place où se vend la force de travail, NDT), dans une atteinte flagrante à la cohésion sociale. Nous avions alors sorti notre Livre bleu pour exprimer notre refus de cela.
Ne croyez-vous pas que le principe de la souplesse légale peut conduire à plus d'opportunités de création d'emplois et donc peut faciliter la lutte contre le chômage ?
Je dis qu'il existe chez nous des lois touchant le social. Le Code du travail a été validé et signé devant les hautes autorités du pays, par le patronat, le gouvernement et les syndicats. A cette époque, le gouvernement avait déclaré que ce Code était moderne et compatible avec le marché du travail.
Aujourd'hui, ils veulent tout changer, pour répondre et satisfaire aux caprices des patrons, lesquels par ailleurs ne cessent de demander plus, encore plus, comme la révision du régime fiscal, l'introduction du SMIG et du SMIG régional. Tout cela concourra à remettre en cause les acquis des travailleurs et conduira un grand nombre d'entre eux à la rue.
Or, toutes les études le disent : pas d'emploi sans croissance économique. Le problème n'est donc pas dans le Code du travail, et j'en veux pour preuve que quand des investisseurs étrangers viennent chez nous, ils nous disent que ce Code est équilibré entre employeurs et employés.
Quid de la loi organique sur la grève ?
Toutes les constitutions qu'a connues ce pays parlent du droit de grève et évoquent une loi organique pour en préciser les contours. Nous ne sommes pas contre la promulgation d'une telle loi, mais nous en avons une vision autre que celle du patronat et du gouvernement.
Nous voulons une loi qui protège ce droit constitutionnel et humain mais eux aspirent à un texte qui encadre sévèrement et limite ce droit, afin que son bénéfice devienne impossible.
Tous les anciens ministres de l'Emploi l'affirment… 63% des mouvements de grève dans le secteur privé viennent du non respect du Code du travail, du défaut de déclaration des salariés et de la non observation des dispositions contenues dans les accords conclus.
Mais il y a bien aujourd'hui un projet de loi sur les grèves déposé au parlement…
Le gouvernement précédent avait élaboré ce texte, mais sans se concerter avec les syndicats. Moi-même, secrétaire général de l'UMT, le syndicat le plus représentatif, ne dispose pas d'une copie de ce projet.
Le gouvernement Benkirane avait passé le texte en Conseil de gouvernement puis en Conseil de ministres, et il l'avait ensuite soumis au parlement, dans une atteinte flagrante aux us et coutumes en la matière.
Et quand un gouvernement agit de la sorte, il va à l'encontre des orientations de Sa Majesté le Roi lors de l'ouverture de la session parlementaire, lorsqu'il avait enjoint le gouvernement à sortir les textes de lois organiques comme celle sur l'Amazigh et sur la Parité. Il avait parlé aussi de la loi organique sur la grève, insistant sur le fait qu'elle doit avoir fait l'objet de larges concertations et qu'elle réponde aux intérêts de la classe ouvrière et du patronat.


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