Comme dans tous les partis et à chaque formation de gouvernement, il y a les contents, ceux qui y sont, et les mécontents, les déçus, ceux qui ont été laissés dehors. Au PJD, on ne déroge pas à cette règle, sauf que pour ce parti, les choses vont autrement… Et tout est masqué sous la colère du limogeage de Benkirane… En effet, les Maelainine, Hamieddine, Moâtassim et autres Elomrani voulaient adhérer à la formation gouvernementale, mais leur proximité avec Benkirane aura joué en leur défaveur, surtout que l'ancien chef du gouvernement ne se fait pas à son départ précipité. Et ainsi, ce sont les médias amis, comme Akhbar Alyoum, qui portent la voix de ces cadres du PJD qui n'ont pas été promus au gouvernement. Hier, le quotidien titrait sur « le gouvernement Akhannouch présidé par El Otmani »… Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. Et aujourd'hui, c'est Benkirane lui-même qui, sans s'en prendre directement à son successeur, a dit aux jeunes de son parti que lui et sa formation continueraient de lutter contre le « tahakkoum », et que l'heure de la reddition des comptes allait arriver un jour. Sur les réseaux, les sarcasmes et les railleries au détriment du gouvernement ne cessent pas… Après les six ministres de l'eau, autant qui ont dans leurs affectaions le « développement », et autant de sarcasmes du même tonneau. D'autres prêtent à Saadeddine Elotmani l'intention de prendre le congrès d'assaut, en s'étant assuré la présence à ses côtés de la majorité des membres du secrétariat général du PJD, en vue de peser sur les décisions futures et de s'assurer la fonction de secrétaire général, à la place de Benkirane. Ce qui serait de bonne guerre, logique, et même, disons-le, souhaitable. Le Maroc n'a nul besoin de tribuns enragés et enflammés, mais de responsables plus pondérés. Et Elotmani en est un. En gros, cela signifie que les cadres du PJD ont, comme tout le monde, les yeux sur les départements ministériels, Abdelilah Benkirane lui-même n'ayant jamais cessé de parler des avantages matériels de la fonction gouvernementale, des salaires et des primes qui vont avec. Sauf que, contrairement aux autres formatons, les déçus du PJD sont dans l'agressivité frontale, sous couvert de démocratie et de respect du résultat des urnes. Et pourtant, le PJD a eu 12 ministères, contre 7 pour le RNI.