Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD, était l'invité de la radio marocaine MFM ce samedi. Un passage durant lequel le président de Mountada Al Karama n'a pas mâché ses mots, tirant à boulets rouges sur El Othmani, sur le RNI et l'USFP pour mieux défendre Abdelilah Benkirane, secrétaire général de la Lampe. Les ténors du Parti de la justice et du développement (PJD) n'arrivent toujours pas à tourner la page Benkirane, plusieurs semaines après son limogeage et même au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement d'El Othmani. Samedi, c'est le membre du Secrétariat général du PJD, Abdelali Hamieddine, qui évoque le sujet. Lors d'une émission sur la radio marocaine MFM, le président de l'ONG Mountada Al Karama a estimé que «ce qui a été dit à l'égard d'Abdelilah Benkirane est inacceptable». «Cela ne passera pas sans frais, parce qu'il a été privé d'un deuxième mandat à cause de ses réformes destinées aux plus démunis», a-t-il enchaîné. Selon lui, «il est nécessaire de régler cette question, parce qu'il y a des indicateurs de l'existence de diktats imposés pour la formation du gouvernement de cette manière». Abdelali Hamiddine rappelle à cette occasion que les conditions écartées par Abdelilah Benkirane sont les mêmes ayant conduit à la formation «rapide» du cabinet de Saâdeddine El Othmani. D'ailleurs, Abdelali Hamieddine en profite pour fustiger la formation du cabinet du nouveau chef du gouvernement. «Nous avons voulu d'autres secteurs stratégiques», reconnaît-il. «La formation du gouvernement est liée au chef du gouvernement. Nous avons des remarques que nous présenterons lors du stade de l'évaluation afin de révéler certaines erreurs commises et ayant conduit à ce résultat.» «Abdelilah Benkirane a été sabordé» Le membre du secrétariat général du parti de la Lampe ne manque pas de rappeler que la composition du gouvernement El Othmani n'est pas celle attendue par les Marocains ayant voté en octobre dernier. «Je comprends ceux qui se posent la question sur l'importance des élections compte tenu des derniers développements politiques», poursuit-il avant de prendre à nouveau la défense d'Abdelilah Benkirane. Ce dernier ne serait pas responsable du blocage selon Hamieddine. «Je ne crois pas que le chef du gouvernement mettrait en place un blocage. Abdelilah Benkirane a réussi sa mission même si elle a été obstruée», lance-t-il. «Abdelilah Benkirane a été sabordé», finit-il par lâcher. Abdelali Hamieddine passe ensuite aux partis de la coalition gouvernementale dirigée par sa formation politique pourtant. Sur le Rassemblement national des Indépendants (RNI), il estime que «les gens ont le droit de se poser des question sur la raison derrière la désignation d'Aziz Akhannouch au moment du blocage». Quant à l'Union socialiste des forces populaires (USFP), il a considéré que «la promesse» accordée au parti de la Rose avant Benkirane a été «sérieuse et avancée compte tenu du nombre des portefeuilles ministériels accordé» au parti de Driss Lachgar dans le nouveau gouvernement. Se rendant compte d'avoir peut être trop chargé son frère du PJD, Abdelali Hamieddine tentera de témpérer : même si le secrétariat général du PJD a été surpris par la décision du limogeage de Benkirane, «la nomination d'El Othmani s'est faite en parfaite harmonie avec l'esprit de la Constitution». Et d'assurer qu'El Othmani poursuivra les chantiers de réformes entrepris par le gouvernement de Benkirane, son prédécesseur.