Sitôt après avoir donné le coup d'envoi de la centrale solaire Noor I à Ouarzazate, le roi Mohammed VI s'est envolé pour Laâyoune où il est arrivé dans la soirée du jeudi 4 février. Accueil enthousiaste comme attendu des populations et bain de foule spontané. Trois mois après avoir lancé son plan de développement des Régions Sud, Mohammed VI supervisera leur lancement effectif. Trois mois donc, jour pour jour, après sa dernière visite, le 6 novembre, à Laâyoune, quand il y avait prononcé son discours de lancement d'un programme de développement gigantesque de 77 milliards de DH, le roi Mohammed VI y revient donc pour superviser le démarrage effectif de nombre de projets. On sait que la voie express Tiznit-Laâyoune-Dakhla est dans le pipe, les appels d'offres techniques ayant déjà été lancés. Mais il y aura également l'inauguration de plusieurs projets de l'OCP, entre autres… Et, après l'accueil officiel à l'aéroport de Laâyoune, le roi, fidèle à son habitude qui donne des cheveux blancs à sa garde rapprochée (et qui aurait valu son poste au désormais ex-chef de sa sécurité personnelle Aziz Jaïdi), s'est installé au volant de sa Mercedes habituelle pour sillonner les rues étroites de la ville. Un bain de foule improvisé et manifestement non programmé, si l'on considère la panique de la police essayant de frayer un chemin à la voiture roulant au pas, les populations se jetant littéralement devant le capot de la berline pour immortaliser l'événement avec leurs téléphones portables. A moins de trois mois de l'examen de la question du Sahara par le Conseil de sécurité de l'ONU, cette visite placée sous le signe de l'investissement et du développement revêt une signification particulière. 8 milliards de $ injectés dans les provinces Sud dans un programme global destiné à créer 120.000 emplois est un message adressé à la communauté internationale sur le sort définitif du Sahara… et le bain de foule spontané, mais filmé, confirme encore plus que le Maroc n'entend pas faire plus de concessions que le plan d'autonomie annoncé voici presque 10 ans. « Il se leurre celui qui attend du Maroc qu'il fasse une tout autre concession. Car le Maroc a tout donné », disait Mohammed VI dans son discours du 6 novembre à Laâyoune, ajoutant que « lorsque le Maroc fait une promesse, il la tient par l'acte et la parole. Il ne s'engage que sur ce qu'il peut honorer. Aussi, Nous adressons un message au monde : Nous ne brandissons pas de slogans creux, pas plus que nous ne vendons d'illusions comme le font les autres. En revanche, nous souscrivons des engagements et nous les respectons et veillons à leur concrétisation sur le terrain ».