La campagne électorale qui bat son plein depuis 15 jours, et même avant de manière indirecte, aura montré que la véritable lutte oppose les deux partis que sont le PJD et le PAM. Ces deux partis sont aux antipodes l'un de l'autre, et leurs dirigeants ne s'aiment pas. Ils s'insultent, s'invectivent, souvent dans la violence verbale la plus crue, au parlement ou ailleurs. Mais au Royaume du Maroc, tout est possible… Les deux dirigeants des deux partis, que sont Abdelilah Benkirane et Ilyas el Omari se contredisent encore une fois, mais laissent la porte ouverte à une alliance entre leurs formations. Un tel rapprochement s'est déjà opéré dans certaines élections de bureaux des chambres professionnelles, et pourrait se reproduire lors de la formation des bureaux des villes et des régions. Interrogé par PanoraPost voici quelques semaines, Ilays el Omari, secrétaire général-adjoint du PAM, s'était montré formel et définitif : « Il n'y aura pas d'alliance avec le PJD, c'est exclu ! ». Quelques jours après, des élus PAM avaient voté avec leurs pairs PJD pour l'élection de plusieurs présidents de chambres de commerce et d'industrie. Mais Abdelilah Benkirane sans doute plus pragmatique, a répondu aujourd'hui sur les colonnes d'al Massae à une question sur un éventuel rapprochement avec son ennemi intime que « les gens du PAM sont des Marocains, et tout est possible… sauf que pour l'instant, nous en sommes toujours au stade de l'affrontement »… Qui croire ? Sans doute faudrait-il donner crédit à l'affirmation du chef du gouvernement qui sait, lui, que tout est possible ; qui eût dit, en effet, voici deux ans, qu'un jour nous verrions Salaheddine Mezouar siéger dans un gouvernement présidé par le PJD et par Benkirane. Il y a décidément quelque chose d'étrange au Royaume du Maroc…