Alors que l'audience du procès ouvert contre elles s'ouvre lundi 6 juin, les deux jeunes femmes accusées d'outrage à la pudeur publique à Inezgane prend une nouvelle tournure. Soutenues par un grand nombre d'avocats constitués de leur propre initiative ou à celle d'associations de la société civile, les deux femmes ont décidé à leur tour de porter plainte contre leurs agresseurs. Ainsi, hier jeudi 2 juillet, les deux jeunes femmes, réfugiées et à l'abri des regards curieux, ont déposé plainte contre 4 de leurs agresseurs, des marchands du souk d'Inezgane, pour agression et harcèlement. Mais les plaintes portent aussi sur la diffamation et la non-assistance à personne en danger. Elles ont été conseillées par leur avocat qui entrevoit que ses clientes, en proie à une crise psychologique sérieuse en raison des répercussions de leur affaire, devenue nationale, devaient également faire valoir leur statut de victimes, puisque le parquet a décidé de faire d'elles des accusées. Selon Me Ahmed Abadarine, avocat au Barreau de Marrakech, qui s'est confié à nos confrères d'Hespress.com, « des dizaines d'avocats ont décidé de se constituer défenseurs des jeunes femmes, partant du principe que la constitution garantit le droit de se déplacer à tout citoyen. De plus, si la tenue vestimentaire d'une personne est jugée inconvenante par une autre, celle-ci n'a qu'à détourner son regard ». Par ailleurs, le chef du gouvernement a déclaré hier en ouverture du Conseil du gouvernement, que nul ne doit s'arroger le droit de se poser en alternative à l'autorité, seule habilitée à faire appliquer la loi.