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Un parlement qui ne mérite pas son nom, par Taoufiq Bouachrine
Publié dans PanoraPost le 01 - 05 - 2015

L'opposition parlementaire en a été finalement pour ses frais, elle qui pensait que le style et le langage du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane allaient changer après qu'elle se soit plainte de lui auprès du roi. Et donc, à la première occasion qui s'est offerte à lui, l'homme a dégainé, sortant son artillerie lourde, accusant ses contradicteurs de « vulgarité ». Et quand le chaos régna sous la coupole, Benkirane en a rajouté une couche, lançant à ses opposants « il vous faudra payer le prix de m'avoir accusé de collusion avec le Mossad et Daech ! ».
Sont-ce là des propos que l'on tient au parlement ?... Des propos de Hamid Chabat accusant le chef du gouvernement d'intelligence avec les services israéliens et avec l'organisation terroriste, et auxquels n'avaient pas réagi les alliés du SG de l'Istiqlal, ni même ceux qui étaient allés voir Benkirane (les conseillers du roi, NDLR), pour recueillir sa réaction après la plainte contre lui déposée au palais…
En répondant avec cette force et cette hargne, Abdelilah Benkirane a jeté un gros pavé dans un champ truffé de mines : « Le chef du gouvernement est protégé par la constitution ». Une pique en forme de message à tous. Mais venons-en maintenant au cœur du problème…
Il est du plein et parfait droit de l'opposition de demander au chef du gouvernement de s'exprimer calmement et poliment, conformément aux usages. Elle a le droit d'exiger de lui de ne pas plonger dans les bas-fonds du langage ordurier, quelles que soient les circonstances… mais, en contrepartie, cette même opposition se doit de donner l'exemple à son tour. Chabat a dépassé toutes les limites et a franchi les lignes rouges en accusant Abdelilah Benkirane de rouler pour le Mossad et Daech, ce qui est soi une insulte à l'intelligence des Marocains et une offense aux institutions du pays qui laissent ainsi un agent du Mossad et un « jihadiste » de Daech atteindre la fonction de chef du gouvernement ! Pour sa part, le premier secrétaire de l'USFP Driss Lachgar a comparé récemment, à Agadir, Benkirane à Adolf Hitler ; quant à Ilyas el Omary, il appelle sarcastiquement Benkirane « Ould Benkirane »…
Et, on l'aura compris, le chef du gouvernement n'est pas un curé qui tend l'autre joue quand on lui assène une grosse gifle. Il a lui aussi la langue bien pendue et il sait à son tour attaquer, polémiquer, lancer des piques et planter des banderilles. Il sait même le faire bien mieux que ses adversaires, qui seraient bien mal inspirés d'engager avec lui le fer sur ce terrain de la perfidie… l'opposition aurait été mieux inspirée de l'attaquer sur les chiffres, les programmes, les politiques publiques et alternatives. Elle aurait été plus intelligente en étant plus rationnelle, en le titillant sur les insuffisances de son action, et Dieu sait qu'il y en a. Las, les Chabat et Lachgar ont opté pour l'intrigue et le propos de bas de gamme…
Et donc, ce mardi, au parlement, l'opinion publique s'est vue privée d'entendre le chef du gouvernement lui parler de choses réelles, de chiffres, de réalisations, d'insuffisances… les téléspectateurs ont eu droit à l'insulte et à l'invective, à la tension et aux frictions, constatant avec consternation à quel niveau ont plongé la vie politique et le débat. Le parlement est devenu une simple chambre d'enregistrement du propos rugueux et injurieux, alors que le débat se déroule ailleurs.
La réforme de la justice, la qualification de la société civile, les questions de l'avortement et de l'amazighité, le drame de Tan Tan et bien d'autres thèmes ne se discutent plus au parlement mais dans les médias et au sein de la société. Le parlement est hors-jeu, une de ses Chambres insulte et l'autre se contente de placer les bâtons dans les roues qu'elle croise. La Chambre des Représentants a même fait pitoyablement chou blanc dans sa première commission d'enquête, celle concernant les inondations de Guelmim…
Très chères Mesdames, très chers Messieurs, savez-vous qu'au parlement britannique, le plus vieux au monde, il est statutairement interdit qu'un ministre traite un député, ou l'inverse, de menteur ? Le règlement impose, par exemple, en pareils cas, de dire « vous ne dites pas la vérité ! » ou « votre propos ne reflète pas la vérité »… Admirez la subtilité et la finesse, très chers vous ! Dans ce pays, on sait ce qu'est la délicatesse et on sait aussi que si l'antagonisme et la lutte politiques ne pardonnent pas, les limites de la courtoisie ne doivent jamais être outrepassées. Dans ce pays, et même si les individus ne se respectent guère, ils respectent les institutions et les traditions.
Quant à nous, chez nous, Driss Radi dénude son ventre, Chabat donne libre cours à ses élucubrations et Lebbar frappe le même Chabat… Nous avons un parlement qui ne fait pas honneur à sa fonction, et dont les membres ne méritent pas tout cet argent que le contribuable consent (ou est contraint) à verser à ses créatures…


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