Le Maroc élu à la présidence du Forum des présidents des Commissions des AE des parlements africains    Alex Pinfield, nouveau ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, succède à Simon Martin    Honduras: Ould Errachid se voit confier la coprésidence du Forum économique parlementaire Maroc-FOPREL    Claude Moniquet, ancien pilier de la DGSE : «Le Maroc est à l'avant-garde de la lutte antiterroriste au plan régional et continental»    Accord de coopération stratégique militaire entre le Maroc et le Mali pour renforcer la stabilité régionale    François Bayrou reçoit samedi 22 février Aziz Akhannouch à Matignon pour un entretien bilatéral, le premier entre les deux hommes    Sitail échange avec les étudiants de l'Université Paris Dauphine–PSL sur les perspectives de développement au Maroc    Les recettes fiscales progressent de 24,6% en janvier, à 30,79 MMDH    Signature d'un contrat avec une entreprise chinoise pour un projet majeur de dessalement d'eau de mer au Maroc    Bataille rangée entre le Maroc et l'Egypte après l'accumulation des différends commerciaux    Le ministre du Territoire de la Capitale fédérale du Nigeria salue la solidité des relations avec le Maroc    Vivo Energy – RAM : Un premier vol Maroc-Europe alimenté en carburant durable    L'ANRE valide la séparation comptable des activités de l'ONEE    Citadine électrique - Hyundai Inster, à l'assaut de la R5    Le Maroc et l'initiative "la Ceinture et la Route" : Un partenariat stratégique renforçant les investissements chinois dans le Royaume    Un ancien agent de la DGSE loue la qualité de l'antiterrorisme marocain    Xi Jinping appelle à un développement sain et de qualité du secteur privé    Violation des sanctions américaines : une cargaison secrète de pétrole algérien arrive à Cuba    Le roi Charles III décore une infirmière britannique pour ses efforts en faveur des victimes du séisme survenu au Maroc    Clôture du 15e édition de l'exercice multinational Cutlass Express : participation exemplaire du Maroc    Le Maroc remet en liberté l'activiste ouïghour menacé d'extradition vers la Chine    France 24 dénonce l'implication de l'Algérie dans la désinformation médiatique contre le Maroc    Qualifs. Afrobasket 25 : L'équipe nationale s'incline en ouverture    LDC UEFA / Tableau des huitièmes: De l'intensité et du spectacle en perspective !    Europa League / Tirage des huitièmes: En-Nesyri vs Igamane et Aguerd vs Mezraoui    Tiznit : livraison du stade de la Marche-Verte après sa rénovation par la FRMF    Al Hoceima : Arrestation d'un suspect lié à un réseau de migration illégale et de traite humaine    Un Marocain soupçonné du meurtre de sa conjointe transgenre en Thaïlande arrêté en Turquie    Le tunnel de trafic de drogue Maroc - Ceuta, 50 mètres de long et plusieurs galeries    Le célèbre chef français Cyril Lignac se régale de la cuisine marocaine à Marrakech    La justice marocaine annule l'expulsion d'un Ouïghour recherché par la Chine    Exportation de résine de cannabis à usage médical : premier agrément accordé au Suisse Medropharm AG    l'Innovation en Sécurité Routière à Marrakech    La signature marocaine, référence internationale de la légitimité de la diversité et de l'altérité (André Azoulay)    L'Humeur : Quand le CCM se ligue contre les festivals    Les prévisions du vendredi 21 février    Sahara : Des députés européens refoulés à Laayoune    Une cache d'arme découverte dans une zone montagneuse ayant servi de base arrière à la cellule terroriste démantelée mercredi au Maroc    Aicha BELARBI : La féministe de la parité en suspens    Doukkala : L'effet bénéfique des pluies sur l'esprit humain    Cellule terroriste démantelée : les services de sécurité découvrent une cache d'armes    Tirage au sort quarts de finale LdC CAF : Des légendes africaines désignées assistants    La Princesse Lalla Asmaa lance la 3ème édition du programme "Unis, on s'entend mieux"    Maroc : Un couple danois sillonne les villes pour chanter son amour    Coupe de la CAF (Tirage au sort): La RS Berkane affronte l'ASEC Mimosas d'Abidjan en quarts de finale    Africa Fashion Up lance son appel à candidatures    Ayra Starr marque les esprits aux MOBO Awards 2025    «Une femme sur le toit», le captivant roman de Souad Benkirane    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« No Podemos », par Souleiman Raïssouni
Publié dans PanoraPost le 28 - 09 - 2017

Alors que le comité de suivi du Mouvement du 20 février a déclaré à l'occasion de son 4ème anniversaire, que le « Mouvement connaît une situation difficile » après que « les autorités eurent œuvré à lui couper les ailes depuis le début en alternant répression, manœuvres et concessions », un sondage vient de paraître chez notre voisin du nord, réalisé par el Païs, affirmant que le parti Podemos (« nous pouvons ») dépasserait les deux grands partis traditionnels, le PSOE et le Parti populaire, si des élections étaient organisées aujourd'hui.
Podemos a vu le jour en février 2014, se fondant sur le mouvement des « indignados », équivalent objectif du 20 février, et qui avait lancé son action le 15 mai 2011 à Madrid, place de la Puerta del Sol qui devait être rebaptisée par les manifestants du nom de Tahrir, en hommage aux protestataires égyptiens qui avaient eu raison de Housni Moubarak. Ce faisant, les Espagnols avaient voulu indiquer que leur mouvement était le prolongement du mouvement de rébellion du Caire et que le rejet des élites vieillissantes était un phénomène mondial et commun entre le nord et le sud.
Cela étant, peut-on dire que les raisons qui avaient jeté dans les rues Tunisiens, Egyptiens, Libyens, Yéménites, Bahreïnis, Syriens, Marocains… étaient les mêmes qui avaient présidé à la protestation des Espagnols à la Puerta del Sol ? Assurément non, car ce qui avait poussé à la mauvaise humeur les peuples arabes, et à leur tête les jeunes, étaient la corruption et la tyrannie. Pour être plus précis, les Arabes réclamaient la liberté, la démocratie et la justice sociale alors que les Espagnols, jeunes et moins jeunes, ne contestaient pas un recul de la démocratie ou de la liberté mais celui de la seule justice sociale, suite à la lourde crise économique et financière qui avait frappé l'Europe. C'est pour cela que les manifestants espagnols n'avaient trouvé aucune difficulté à basculer du mouvement spontané des « Indignados » à un parti politique structuré qui avait pu dépasser en toute facilité les deux partis classiques qui alternaient au pouvoir depuis l'instauration de la démocratie en 1975. Et voilà qu'aujourd'hui, Podemos trace son chemin, lentement mais sûrement, vers le pouvoir à Madrid.
Quant aux Arabes, jeunes surtout, il n'avaient pu trouver leur voie vers le pouvoir dans leur pays, pour deux raisons principales : 1/ Les manifestants avaient enchainé les cris et clamé leur colère sans pouvoir exprimer des alternatives politiques et culturelles claires et, 2/, Ils avaient eu en face d'eux des partis politiques bien installés, composés de personnalités âgées, islamistes soient-elles ou laïques, qui attendaient leur tour depuis des décennies, et quand les dictatures se sont écroulées, ces partis avaient repris le flambeau des contestations. Les jeunes arabes avaient donc retourné leurs récriminations contre ces formations, comme en Tunisie et au Maroc, ou avaient servi de fer de lance, comme en Egypte, où les mêmes manifestants qui avaient détrôné Moubarak en alliance avec les islamistes avaient noué d'autres alliances avec les vestiges du régime déchu pour chasser… les islamistes !
Les « séniors », contre lesquels les manifestations de 2011 en Espagne étaient dirigées, avaient été les pionniers de la démocratie en 1975, après qu'ils aient quitté leur exil français – entre autres –, stimulés par les mouvements populaires de mai 1968. Cette année avait consacré le choc des générations dans les idées et les organisations politiques, et la pensée prévalant alors s'articulait autour de slogans tels que « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi », ou encore « travailleur, tu as 25 ans mais ton syndicat est de l'autre siècle »… Voilà donc deux idées-forces qui montrent combien le besoin était pressant et impérieux de « tuer le père », symboliquement, pour instaurer cette notion de relève des générations, reprise tant par l'Etat que par la société à travers les institutions représentatives et éducatives.
L'idée de « tuer le père », qui consistait effectivement à se débarrasser des idées obsolètes, à rejeter les partis désuets et à tourner le dos aux syndicats brinquebalants et bureaucratiques, a toujours fait des politiques vieillots et des agitateurs d'idées dépassées le combustible avec lequel fonctionnaient les contestations de jeunes. En terre arabe, c'est exactement l'inverse qui se produit, puisque le jeune reste toujours attaché au vieux, sans le contraindre à se remettre en cause, ce qui le conduit lui-même, le jeune, à devenir le porte-drapeau de la protestation sociale et politique, comme cela a été et est toujours le cas en Irak, en Libye et en Syrie…
Nos sociétés sont-elles donc capables de dépasser cette situation figée qui est la leur, en alimentant un processus démocratique porté et supporté par les jeunes, avec des idées nouvelles, différentes et aventureuses puissent-elle paraître, menant à des réformes et des remises en cause radicales en termes d'éducation, de politique et de conception de la religion, comme cela a été le cas avec Podemos ? Je crains que la réponse soit « No Podemos », nous n'en sommes pas capables.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.