La ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui, a indiqué, lundi à Rabat, que 75 des 156 mesures que compte le Plan gouvernemental pour l'égalité « Ikram », ont été réalisés à hauteur de 100%. Mme Hakkaoui, qui intervenait lors d'une rencontre consacrée à la présentation du bilan du Plan « Ikram » 2012-2016, a ajouté que des réalisations sectorielles importantes ont été concrétisées, dont la création effective d'institutions spécialisées de contrôle et de suivi et un ensemble de mécanismes visant l'accompagnement des femmes notamment les victimes de discriminations et de violences. Parmi les institutions créées figurent l'observatoire national de lutte contre la violence à l'égard des femmes, l'Observatoire national pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias et l'Observatoire national pour la fonction publique, outre des espaces polyvalents pour femmes, a-t-elle souligné. La ministre a rappelé le lancement de plusieurs stratégies sectorielles visant l'institutionnalisation du genre, dont la stratégie d'institutionnalisation de l'égalité au sein de la fonction publique, la mise en place de politiques publiques dans le domaine de la protection de l'enfance, la promotion des droits des personnes en situation de handicap intégrant la dimension genre en plus de la réforme de la loi organique du Projet de loi de finances à travers la budgétisation sensible au genre social. Mme Hakkaoui a également mis en avant l'adoption des lois relatives à la création de l'Autorité de la parité et de la lutte contre toutes formes de discrimination (APALD) et au Conseil consultatif de la famille et de l'enfance, la lutte contre la violence à l'égard des femmes, ainsi que du texte législatif fixant les conditions de travail des employés domestiques, rappelant la création de cellules de prises en charge des femmes et des enfants au sein de l'ensemble des tribunaux du Royaume dotées d'assistantes sociales.
Et Mme Hakkaoui d'ajouter que cette rencontre constitue une occasion pour s'arrêter objectivement sur les défis et les opportunités qui se présentent pour la promotion de la situation de la femme marocaine, réaffirmant que la consolidation des principes de l'égalité et de la parité se trouve au cœur des réformes adoptées par le Maroc dans le cadre de la mise en œuvre de la Constitution et des nouvelles initiatives renforçant la continuité du processus démocratique. Elle a souligné que la mise en oeuvre de ce plan gouvernemental se veut une facette de l'instauration d'une politique publique intégrée permettant la convergence de tous les intervenants dans le domaine de la femme en vue de promouvoir sa situation, défendre ses causes et garantir tous ses droits, du droit à la vie et à la dignité jusqu'à son droit d'accéder aux postes de décision. Dans ce sillage, la ministre a exprimé sa volonté d'élaborer un deuxième plan baptisé « Ikram 2 » qui sera dédié à l'appui de la convergence et le soutien de tous les acteurs de la société civile et du secteur privé et qui sera mis en œuvre localement. Un soutien financier sera alloué à ce plan afin de consolider les principes de l'égalité et de la parité dans l'accès des citoyennes et des citoyens aux droits et aux services fondamentaux. De son côté, le représentant de la délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc, Raul de Luzenberger, a renouvelé, dans une déclaration à la MAP en marge de cette rencontre, le soutien de l'Union au Maroc dans l'élaboration des programmes gouvernementaux qui visent l'instauration de l'égalité et de la parité, estimant que l'UE a contribué à hauteur de 500 millions de dirhams dans l'exécution du programme gouvernemental ayant pour but la réalisation de l'égalité entre les deux sexes à la lumière des dispositions de la Constitution de 2011 en la matière. Lancé par le ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, en partenariat avec l'UE, le plan « Ikram » porte principalement sur la diffusion des principes de la parité et de l'égalité dans les politiques sectorielles, l'amélioration de l'image de la femme, l'adoption des textes législatifs et des lois organiques pour la protection des femmes et la lutte contre la discrimination, le développement des programmes préventifs pour la lutte contre la discrimination et la violence à l'encontre des femmes et des filles ainsi que l'institutionnalisation de la prise en charge des femmes et des filles victimes de la violence. Le plan « Ikram », qui est considéré tel un cadre de convergence des différentes initiatives prises pour l'intégration de l'égalité et de l'équité dans les politiques publiques et les programmes du développement. Il concerne tous les secteurs, en l'occurrence l'institutionnalisation et la généralisation des principes de la parité, la lutte contre les différentes formes de violence, la mise à niveau du système d'éducation et de formation sur la base de l'égalité et de l'équité et la consolidation de l'accès équitable aux prestations de santé. Ce projet met aussi l'accent sur le développement des infrastructures pour améliorer les conditions de vie des femmes, l'accès équitable aux postes de prise de décision et la garantie de l'égalité des chances entre les deux sexes sur le marché du travail.