Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a tenu, samedi à New York, une réunion d'urgence consacrée à la situation au Venezuela, plongée dans une crise politique et économique profonde ayant engendré des manifestations gigantesques réprimées dans le sang. La situation au Venezuela est une source de « grave préoccupation », a souligné, d'emblée devant le Conseil, la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo. « La crise prolongée dans le pays a eu un impact grave sur la population, avec des niveaux élevés de polarisation politique, des besoins humanitaires croissants et de graves préoccupations en matière de droits de l'homme, et la situation économique est devenue désastreuse », a détaillé Mme DiCarlo. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter une aggravation des tensions », a-t-elle soutenu, rappelant que le Secrétaire général des Nations-Unies avait lancé de nombreux appels au dialogue et offert ses bons offices. Mme DiCarlo a ainsi plaidé pour une solution politique permettant aux citoyens du Venezuela de « jouir de la paix, de la prospérité et de tous leurs droits humains ». → Lire aussi : Venezuela: l'UE prendra "de nouvelles mesures" à défaut d'élections convoquées dans les prochains jours La réunion du Conseil de sécurité a été convoquée suite à la demande du Secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, après que le président du Parlement du Venezuela, Juan Guaidó, s'est autoproclamé Président par intérim du Venezuela. Intervenant à cette occasion, M. Pompeo a assuré que les Etats-Unis vont aider à « rétablir un avenir meilleur pour le Venezuela ». « Nous sommes ici pour exhorter toutes les nations à soutenir les aspirations démocratiques du peuple vénézuélien alors qu'elles tentent de se libérer de l'Etat mafieux illégitime de l'ex-Président Maduro », a-t-il dit devant le Conseil. Pour le chef de la diplomatie US, la situation humanitaire dans ce pays « exige une action immédiate. Et cela exige une action aujourd'hui ». M. Pompeo a déploré qu'actuellement, neuf Vénézuéliens sur dix vivent dans la pauvreté. Des millions de personnes n'ont pas accès à de l'eau potable et à de la nourriture. Trois hôpitaux sur quatre ont été abandonnés. Trois millions de Vénézuéliens ont été forcés de fuir leur pays d'origine, inondant ainsi la région et menaçant la paix et la sécurité internationales. « Le moment est venu d'appuyer le peuple vénézuélien, de reconnaître le nouveau gouvernement démocratique dirigé par le président par intérim, Guaido, et de mettre fin à ce cauchemar », a-t-il plaidé.