Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) "condamnent" les attaques contre les civiles ayant fait des morts et des blessés au Venezuela, tout en dénonçant le refus du régime Maduro de reconnaître l'urgence humanitaire au Venezuela, et son recours à la violence pour empêcher l'entrée de l'aide au pays. Les Etats-Unis "condamnent" les attaques contre les civiles ayant fait des morts et des blessés au Venezuela, en particulier dans les Etats de Bolivar et de Tachira, après que le régime de Nicolas Maduro a bloqué l'entrée au pays samedi de l'aide humanitaire internationale. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat américain Michael Pompeo a exprimé les sentiments de compassion de son pays aux "familles de ceux qui sont morts à cause de ces actes criminels", tout en se joignant à leur "demande de justice". "Nous avons observé le refus cruel de Maduro d'autoriser l'entrée et la distribution de l'assistance humanitaire internationale au Venezuela, et les images de camions remplis d'aide humanitaire bruler sur les routes", a indiqué M. Pompeo. Pendant que le président par intérim Juan Guaido construit des réseaux de distribution de l'assistance humanitaire, Maduro bloque son entrée et envoie des "gangs de criminels armés" attaquer les civils innocents qui accompagnent les convois, a-t-il ajouté. "Des centaines de milliers de volontaires sont venus de manière pacifique pour faire face au dictateur et aider à transporter une aide humanitaire vitale à leurs compatriotes", a-t-il relevé. Il a, à cet égard, exhorté les forces de sécurité du Venezuela "à faire le bon choix en permettant à l'assistance humanitaire d'entrer au pays et en protégeant les civils contre les gangs armés de Maduro, les 'colectivos', tout en soutenant la constitution du Venezuela et l'Etat de droit". Les Etats-Unis, a prévenu M. Pompeo, "prendront les mesures nécessaires et tiendront pour responsable ceux qui s'opposent à la restauration pacifique de la démocratie au Venezuela", soulignant qu'il "est temps de soutenir la démocratie et de répondre aux besoins du peuple vénézuélien désespéré". A cet égard, le secrétaire d'Etat a salué le président Duque et la Colombie pour leur leadership ainsi que le soutien et l'engagement continus du gouvernement brésilien qui apporté une aide vitale au peuple du Venezuela. L'UE dénonce le refus du régime Maduro de reconnaître l'urgence humanitaire Pour sa part, l'Union européenne (UE) a dénoncé dimanche le refus du régime Maduro de reconnaître l'urgence humanitaire qui « entraîne une escalade des tensions » au Venezuela, condamnant son recours à la violence pour empêcher l'entrée de l'aide au pays. « Nous appelons instamment les forces de l'ordre et les services de sécurité à faire preuve de retenue, à éviter le recours à la force et à permettre l'entrée d'aide » au Venezuela, a affirmé la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, dans une déclaration. Mme Moghreni a également rejeté, au nom de l'UE, « le recours à des groupes armés irréguliers pour intimider les civils et les législateurs qui se sont mobilisés pour distribuer de l'aide », alors que des informations « inquiétantes » font état de « troubles, d'actes de violence et d'un nombre croissant de victimes, en particulier dans les zones frontalières et au sein de la communauté autochtone Pemon ». La cheffe de la diplomatie européenne a exprimé de nouveau sa préoccupation par « l'aggravation » des conditions de vie au Venezuela qui, "associée à la crise multidimensionnelle qui a frappé le pays, affecte un nombre de plus en plus grand de Vénézuéliens". Et d'ajouter que l'UE, qui a déjà engagé plus de 60 millions d'euros en 2018-2019 dans l'aide humanitaire et l'aide au développement, dans le but d'alléger les souffrances des plus vulnérables, réaffirme son engagement « à aider ceux qui en ont besoin, aussi longtemps que nécessaire, à renforcer cette assistance et à œuvrer à la mise en place de mécanismes de coordination plus solides et plus inclusifs sous la direction des institutions compétentes des Nations Unies, dans le plein respect des principes d'humanité, de neutralité, impartialité et indépendance ». « La crise actuelle au Venezuela a ses origines politique et institutionnelle. Par conséquent, la solution ne peut être que politique », insisté Mme Mogherini qui réitère "la condamnation et le ferme rejet de l'UE de la violence et de toute initiative susceptible de déstabiliser davantage la région». « Les Vénézuéliens ont déjà beaucoup souffert. Il est grand temps de les laisser décider de leur avenir », a ajouté la haute représentant de l'UE en réaffirmant à cet égard l'appel de l'Union européenne en faveur du « rétablissement de la démocratie à travers des élections présidentielles libres, transparentes et crédibles ». Et de conclure que l'UE, par l'intermédiaire du groupe de contact international, « est prête à soutenir ce processus ». Début février, treize pays européens et latino-américains du Groupe de contact international sur le Venezuela, créé à l'initiative de l'UE, avaient appelé à des élections présidentielles "libres, transparentes et crédibles" pour mettre fin à la crise vénézuélienne, à l'issue de la réunion inaugurale du groupe à Montevideo. Le groupe avait été lancé fin janvier dans l'objectif de « créer les conditions propices à l'émergence d'un processus politique pacifique permettant aux Vénézuéliens de décider de leur avenir par la tenue d'élections libres, transparentes et crédibles, conformément aux dispositions de la Constitution du pays ». La pression internationale montait ce dimanche sur le régime vénézuélien de Nicolas Maduro, après une journée de violences samedi aux frontières du pays où l'opposition tentait de faire entrer de l'aide humanitaire. Reconnu comme président par interim par une cinquantaine de pays, M. Guaido a appelé depuis la ville colombienne de Cucuta, samedi, la communauté internationale à "envisager toutes les éventualités" face à Nicolas Maduro. Ce dernier refuse l'aide en dénonçant une tentative déguisée d'intervention américaine et a fermé plusieurs points de passages aux frontières vénézuéliennes avec la Colombie et le Brésil.