Le président français Emmanuel Macron va réunir, mardi à l'Elysée, des ministres et des acteurs économiques pour préparer ''le grand débat national'' annoncé dans le cadre des mesures annoncées en réponse aux revendications des »gilets jaunes ». La réunion qui se déroulera en présence du Premier ministre Edouard Philippe devra « finaliser et clarifier » les contours et les règles de ce débat national, qui «donnera la parole aux Français sur l'élaboration des politiques publiques qui les concernent», avant de les annoncer au conseil des ministres de mercredi, selon les médias du pays. Vu l'extrême importance accordée à cette réunion, le chef de l'Etat français a du modifier son agenda annulant un déplacement prévu à Biarritz pour lancer la présidence française du G7 et prononcer un discours sur les priorités diplomatiques de la France pour 2019, soulignent les mêmes sources. Annoncé le 10 décembre dernier par Emmanuel Macron, le grand débat national sera engagé jusqu'au 1er mars dans le pays sur quatre questions majeures : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté, l'organisation de l'Etat et des services publics. La concertation devrait, en outre, porter sur le principe de l'adoption du «Référendum d'initiative citoyenne (RIC)», une des principales revendications des «Gilets jaunes» visant à faciliter la consultation des populations sans associer le Parlement en amont. → Lire aussi : France : le ministre de l'intérieur appelle les "Gilets jaunes" à cesser les blocages des ronds-points Sur son site internet, Matignon a souligné l'opportunité de cette concertation qui offre «à chaque Français de faire part de son témoignage, d'exprimer ses attentes et ses propositions de solutions». Ce débat s'appuiera notamment sur les mairies pour porter la concertation dans tous les territoires, au plus près des Français. Pour ce faire, il prendra des formes très diverses : débats publics locaux, rencontres avec des Français sur leurs lieux de travail et de vie, groupes de réflexion participatifs ou encore recours aux plates-formes numériques et aux réseaux sociaux. Au nombre des mesures annoncées pour répondre ne serait-ce qu'en partie aux revendications des «Gilets jaunes», le chef de l'Etat français a cité une augmentation du SMIC de 100 euros par mois dès 2019 et, le retour des heures supplémentaires défiscalisées. Il a appelé également les employeurs à verser une prime aux salariés en fin d'année et annoncé l'annulation de la hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois. Ces mesures vont coûter selon Matignon 10,3 milliards d'euros, gel de la taxe carbone compris. Un effort financier qui va creuser encore le déficit, qui devrait atteindre 3,2% du PIB en 2019. Le gouvernement prévoit de présenter mercredi en Conseil des ministres un projet de loi reprenant l'ensemble des mesures annoncées, avant qu'il ne soit soumis au Parlement pour son adoption prévue au plus tard vendredi.