La première ombrière de recharge de véhicules électriques à l'énergie solaire est en phase d'installation à Rabat, indique l'Institut marocain de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN). Initié par l'IRESEN, ce projet découle d'un programme de recherche et de développement traitant de la mobilité durable que l'institut mène depuis plus de 4 ans, en vue de démontrer l'importance de cette infrastructure comme catalyseur pour le développement de la mobilité électrique au Maroc, relève un communiqué de l'Institut. Ce nouveau projet innovant, qui est en phase d'installation à Hay Ryad, vise l'alimentation des bornes de recharge pour véhicules et cyclomoteurs électriques à l'énergie solaire, indique la même source, précisant que l'énergie produite par cette ombrière photovoltaïque rechargera les véhicules électriques tout en alimentant le parking en énergie propre. Ayant pour objectif d'expérimenter les recharges solaires et de faciliter l'intégration des énergies renouvelables dans le paysage urbain, ce projet servira également à promouvoir des villes plus vertes et à identifier les modèles les plus pertinents pour le Maroc en fonction des usages et des besoins afin de développer de nouveaux produits et services propres. Face à un parc automobile en pleine croissance, des zones urbaines en pleine extension et le coût des batteries qui baisse, les voitures électriques permettront de renouveler le parc automobile actuel tout en permettant d'éviter plus de 15 millions de tonnes équivalent CO2 par an. En effet, l'infrastructure devra se développer de manière à consolider le réseau électrique et non pas le déstabiliser d'où la nécessité de développer de nouveaux modèles exploitants directement le potentiel solaire au Maroc, explique le communiqué. Les consommateurs ont également besoin d'un réseau minimum en bornes de recharge lentes et rapides au niveau des villes et des autoroutes, ajoute la même source. → Lire aussi : Voitures neuves: l'UE table sur une réduction de 35% des émissions de CO2 en 2030 Par ailleurs, l'IRESEN traite la problématique du transport vert au Maroc, à travers la réalisation de projets de recherche et de démonstration ainsi que le financement et l'accompagnement des universités et des industriels marocains. Dans ce cadre, l'Université Caddi Ayyad porte plusieurs projets phares, financés par l'IRESEN, notamment le développement de batteries marocaines lithium-ion utilisant les déchets de l'industrie du cobalt et la réalisation de triporteurs solaires, alors que l'Université Hassan II de Casablanca et l'entreprise Inter-Afrique ont développé un triporteur incluant un congélateur solaire. L'Institut organise aussi depuis 2013 des compétitions de véhicules solaires afin de renforcer les capacités, tout en développant le premier réseau de bornes de recharges dans la ville verte de Benguerir incluant une flotte de voitures électriques utilisée par les associations de la ville. Ce projet a permis de mener à bien plusieurs études sur les aspects techniques et socio-économiques de la mise en œuvre du transport durable dans les villes de demain ainsi que sur la dégradation des batteries des véhicules électriques dans les climats chauds et la gestion optimisée de l'énergie dans ces véhicules. L'IRESEN s'est également allié à Schneider Electric, les Autoroutes du Maroc (ADM) et plusieurs distributeurs de carburant afin de doter les autoroutes marocaines des premières bornes de recharges reliant, dans un premier temps Tanger à Agadir. Cette infrastructure permet, en outre, de collecter les données sur l'utilisation et le mode de recharge afin de développer des modèles de recharge tout en promouvant la mobilité durable à l'échelle nationale. L'Institut s'est allié aujourd'hui à l'Agence marocaine de l'efficacité énergétique (AMEE) pour encourager l'utilisation des cyclomoteurs et des voitures électriques et développer de nouveaux modèles de gestion écologique des services urbains à travers la mise en place de plusieurs projets pilotes phares.