L'Union européenne (UE) compte présenter en novembre une nouvelle stratégie pour une réduction à long terme de ses émissions de gaz à effet de serre, a annoncé lundi la commission européenne. La stratégie proposée tiendra en compte l'apport « précieux » du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) publié lundi, ont indiqué les commissaires européens chargés respectivement du climat et de la recherche, Miguel Arias Cañete et Carlos Moedas. Dans un rapport de 400 pages élaboré à « l'intention des décideurs politiques« , les scientifiques du Giec exposent les nombreux impacts déjà à l'oeuvre du changement climatique, et notamment la menace d'emballement au-delà d'1,5°C de réchauffement (par rapport aux niveaux pré-industriels): vagues de chaleur, extinctions d'espèces, ou déstabilisation des calottes polaires, source de montée des océans sur le long terme. Tout en saluant les conclusions de ce rapport qui fournira « une base scientifique solide pour la poursuite des négociations sur le changement climatique à Katowice (Pologne) en décembre« , les commissaires européens ont assuré que la proposition de l'UE apportera « une vision globale de la modernisation de notre économie, de nos industries et de notre secteur financier« . La déclaration réaffirme la détermination de l'Union européenne de continuer à œuvrer pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre conformément aux objectifs de l'accord de Paris en matière de température tout en rendant l'économie européenne « plus moderne, innovante, compétitive et résiliente« . → Lire aussi : La Tunisie soumettra à la COP24 des mesures de réduction du gaz à effet de serre « L'UE continuera de s'employer à relever ces défis et attend des autres qu'ils suivent. Toutes les parties doivent intensifier leurs efforts par rapport aux engagements pris en vertu de l'Accord de Paris« , conclut la déclaration. L'UE, qui s'était engagée d'atteindre l'objectif de réduire 40 % des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030, propose d'ores et déjà d'investir 35% des programmes dans les objectifs climatiques, en développant des solutions innovantes et économiques zéro carbone. Elle compte relever ses ambitions en matière de lutte contre le changement climatique conformément aux conclusions du rapport du Giec, de manière à transformer les défis actuels en opportunités. Selon le rapport du Giec, le monde devra engager des transformations « rapides » et « sans précédent », s'il veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pour rester à 1,5°C, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat préconise que les émissions de CO2 devront chuter drastiquement dès avant 2030 (-45% d'ici 2030) et le monde atteindre une « neutralité carbone » en 2050. Le Giec insiste dans son rapport sur le charbon, le gaz et le pétrole comme étant responsables des trois quarts des émissions et propose plusieurs scénarios chiffrés incluant différentes combinaisons d'actions.