Le programme d'action relatif à l'appui à la scolarisation, à la lutte contre la déperdition scolaire, à l'encouragement du succès scolaire et à la promotion de l'emploi des jeunes, place cette catégorie de la société au cœur du nouveau modèle de développement, a assuré, lundi, le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi. Ce programme d'action, élaboré conformément aux Hautes orientations Royales, s'inscrit en droite ligne du discours adressé à la Nation à l'occasion du 19è anniversaire de l'accession du Souverain au Trône (30 juillet 2018) et de celui prononcé à l'occasion du 65è anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple (20 août 2018), a fait savoir le ministre dans une allocution prononcée devant SM le Roi à l'occasion de la présentation du bilan d'étape et du programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité et de la mise en oeuvre de la réforme de l'éducation et de la formation. Dans ces discours, le Souverain avait appelé le gouvernement et tous les acteurs concernés à entreprendre une restructuration globale et profonde des programmes et des politiques nationales d'appui et de protection sociale, et à veiller à une meilleure adéquation entre formation et emploi en vue d'une réduction du taux de chômage, notamment parmi les jeunes, a rappelé Amzazi. Ce programme d'action, qui prend en compte les recommandations de la «Vision stratégique de la réforme 2015-2030 : pour une école de l'équité, de la qualité et de la promotion», devra donner une forte impulsion aux programmes sociaux qui visent la lutte contre toutes les entraves socioéconomiques à la scolarisation et l'allégement des charges financières qui pèsent sur les familles, a poursuivi le ministre. Dans ce cadre, il sera procédé au renforcement du programme «Tayssir» d'appui financier conditionnel et à la pérennisation de ses acquis, a ajouté Amzazi, notant que ce programme a connu depuis 2008, date de sa création, un développement considérable qui s'est traduit par l'augmentation du nombre d'élèves bénéficiaires (de 87.795 élèves au titre de l'année scolaire 2008-2009 à 706.359 au titre de l'année 2017-2018) et des communes cibles (de 132 communes au titre de 2008-2009 à 434 au titre de 2017-2018). → Lire aussi : SM le Roi préside la cérémonie de présentation du bilan d'étape et du programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité Le programme Tayssir a eu un impact positif dans la mesure où il a permis, selon une première étude d'évaluation, de réduire de 57 pc le taux de décrochage scolaire et d'augmenter le taux de réinscription des élèves qui ont abandonné l'école d'environ 37 pc, a fait observer le ministre qui indique que la problématique du ciblage est toujours de mise, dans l'attente de la mise en place du «Registre Social Unique» (RSU). Amzazi n'a pas manqué, à cette occasion, de souligner que l'objectif était de porter à 2.087.200 le nombre des élèves bénéficiaires du programme Tayssir, assurant l'élargissement de la base des bénéficiaires qui portera à 2,170 milliards de dirhams (MMDH) le coût global dudit programme (soit 1,539 MMDH supplémentaires). Au sujet du programme de généralisation et de développement de l'enseignement préscolaire, le ministre a souligné que la moyenne nationale des enfants ayant intégré l'année dernière l'enseignement préscolaire s'est établie à 49,6 pc, ajoutant que son département œuvre, à partir de l'actuelle année scolaire, en faveur de l'augmentation de ce taux, à travers l'inscription de 100.000 enfants supplémentaires (sur les 700.000 enfants non scolarisés) et la création de 4.000 nouvelles classes. Ce taux devra atteindre les 67 pc en 2021 avec une priorité accordée au monde rural, aux zones périurbaines, et à celles souffrant de déficit en la matière, a poursuivi le ministre, faisant remarquer que l'objectif étant la généralisation de l'enseignement préscolaire pour les enfants âgés de 4 et 5 ans à l'horizon 2027 et l'intégration de la catégorie d'enfants de 3 ans à partir de l'année 2028. Pour relever ce défi, il sera procédé à la création de 50.000 salles de classe, à la formation de 56.000 éducateurs et éducatrices et de 950 animateurs pédagogiques, ainsi que la mise en place de plusieurs mesures visant l'amélioration de la qualité de cet enseignement, a-t-il précisé. Le nouveau programme d'action vise également le renforcement des prestations d'hébergement et de restauration, via notamment l'augmentation de la dotation quotidienne réservée aux cantines et internats pour bénéficier à près de 1.443.000 élèves (1,475 MMDH), la couverture des communes souffrant de déficits, particulièrement celles en milieu rural et éloignées, et l'élargissement du réseau des écoles communautaires, à travers la création de 150 nouvelles unités à l'horizon de l'année 2021. → Lire aussi : Les personnalités décorées par SM le Roi lors de la cérémonie de présentation du bilan d'étape et du programme exécutif relatif à la mise en oeuvre de la réforme de l'éducation et de la formation Pour ce qui est du service de transport scolaire, le ministre a fait savoir que 154.000 élèves ont pu en bénéficier l'année précédente, notant que ce chiffre doit passer à 193.000 au cours de l'actuelle année scolaire et à 325.000 en 2021. Evoquant les prestations sociales au profit des étudiants de l'enseignement supérieur, Amzazi a indiqué que son département s'emploie à renforcer la capacité d'accueil des Cités universitaires et internats, en lançant cette année les travaux de construction de quatre nouvelles cités universitaires et de deux annexes de cités existantes, d'une capacité globale de 4.900 lits, de six nouveaux restaurants universitaires, et de huit internats et cantines au sein d'instituts de formation professionnelle. La mise en œuvre de ces programmes sociaux est de nature à contribuer à l'amélioration du niveau de scolarisation des élèves bénéficiaires et à la réduction du taux de déperdition scolaire, pour passer de 5,7 pc actuellement au primaire en milieu rural à 1 pc au titre de l'année scolaire 2024-2025 et de 12 pc actuellement en collégial au milieu rural et urbain à 3 pc au titre de l'année scolaire 2024-2025, a estimé le ministre. Quant à la problématique éducation-formation-emploi, le ministre a indiqué que le programme d'action prévoit plusieurs mesures destinées à assurer une meilleure adéquation entre formation et emploi, notamment la diversification de l'offre pédagogique et son adaptation avec les besoins du marché du travail et la mise en place d'une nouvelle conception pour les établissements universitaires à accès ouvert. Il s'agit également de l'institutionnalisation et de la consolidation de la formation en alternance, la création d'une nouvelle génération de Centres de formation professionnelle qui répondent aux besoins des acteurs économiques tout en étant conformes aux plans de développement régional, ainsi que la mise en œuvre du cadre national des certifications. Amzazi a, en outre, souligné qu'un intérêt est également accordé à la révision des mécanismes et des programmes d'appui à l'emploi des jeunes, citant pour exemple la création au titre de l'année en cours, en partenariat avec les professionnels, d'un institut de formation des cadres intermédiaires et auto-entrepreneurs et le lancement d'un programme de requalification des étudiants qui quittent l'université sans obtenir de diplôme. Le nouveau programme d'action prévoit également la mise en place d'un système efficient et actif d'orientation scolaire, professionnelle et universitaire, la création, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, de filières sportives au niveau du collégial et collégial qualifiant, et le développement de l'enseignement des langues étrangères. Et le ministre de conclure que le succès de ce programme d'action est tributaire de l'adhésion de l'ensemble des intervenants, dans le cadre d'un effort collectif et national et d'une gouvernance efficiente et efficace.