La France et l'Espagne partagent la même stratégie pour répondre avec «efficacité et humanité» à l'arrivée de migrants, a affirmé le président français Emmanuel Macron au terme d'un entretien, samedi, à Paris avec le nouveau président du Conseil espagnol, le socialiste Pedro Sanchez. Le chef de l'Etat français, qui s'est félicité que les deux pays partagent la même vision de l'Europe et la même volonté de la refonder, a souligné que les deux pays ont préparé ensemble, sur le sujet des migrations, les échéances à venir, en particulier le Sommet européen restreint qui se tiendra dimanche à Bruxelles et le Conseil européen programmé pour les 28 et 29 juin dans la capitale de l'Europe. Détaillant ladite stratégie, le président Macron a indiqué, lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Sanchez, qu'elle comportait trois piliers, dont le premier consiste en «le renforcement de notre soutien et de notre coopération avec les pays d'origine et de transit» des migrants. Quant au deuxième pilier, a-t-il expliqué, il consiste en «le renforcement de Frontex», l'agence de l'Union européenne (UE) chargée du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l'espace Schengen, en la dotant de «plus de moyens humains, matériels et juridiques pour protéger les frontières et faciliter le retour des migrants qui ne relèvent pas du droit d'asile». Pour ce qui est du 3ème et dernier pilier, il a trait à «la réorganisation de l'accueil et le traitement des migrants en Europe selon des principes de responsabilité et de solidarité», a indiqué le chef de l'Etat français. →Lire aussi: Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières: le Maroc résolument engagé La proposition qui sera discutée, «c'est que le débarquement respecte les règles et principes humanitaires de secours», a-t-il dit en précisant qu'«en la matière, c'est le port sûr le plus proche» et «ensuite, dès le débarquement que nous puissions prévoir des centres fermés sur le mode de ce que propose le HCR avec des +moyens européens+». Il s'agira, a-t-il ajouté, d'«organiser des procédures rapides d'examen de la situation (des migrants), de reconduire rapidement ceux qui n'ont pas droit à l'asile et de partager l'accueil des autres» entre les pays de l'UE. Actuellement, il n'existe pratiquement pas de centres fermés où on instruit les dossiers des migrants en Europe, hormis quelques rares cas en Grèce et en Italie gérés par le HCR. De son côté, le chef du gouvernement espagnol a fait part de son «soutien enthousiaste» aux propositions de relance européenne figurant dans l'accord conclu mardi par le président Macron et la chancelière allemande Angela Merkel à Meseberg, près de Berlin. Sanchez a souligné également la détermination du gouvernement espagnol à faire en sorte que le Conseil européen de fin juin à Bruxelles, qui discutera de ces propositions franco-allemandes, aboutisse à «un mandat clair et sans ambages du point de vue politique pour que cet accord franco-allemand puisse voir le jour le plus vite possible». La «Déclaration de Meseberg» adoptée par Paris et Berlin prévoit entre autres la mise en place d'un budget de la zone euro à partir de 2021 pour un montant qui reste encore à négocier, une réforme du mécanisme européen de stabilité (MES) ou encore le renforcement de l'agence Frontex en charge de la surveillance des frontières européennes.