Le Maroc a décidé de parier sur une politique volontariste en s'engageant à garantir l'accessibilité des services de santé à ses migrants, a indiqué, jeudi à Rabat, la cheffe de mission de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Ana Fonseca. Intervenant à l'ouverture du 7ème débat de santé publique sur le thème « migration et santé », organisé par l'Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP), Mme Fonseca s'est félicitée de l'engagement ferme du Royaume en matière de traitement des questions migratoires, ajoutant que « les migrants bénéficient du bien-être physique, mental et social, leur permettant de participer plus activement au développement social et économique dans les sociétés d'accueil ». « Le Maroc a osé un pari ambitieux en mettant en place une nouvelle politique migratoire plurielle et engagée pour assurer une migration digne et respectueuse des droits humains », a soutenu la responsable onusienne, appelant à déployer davantage d'efforts pour assurer les soins et la prise en charge des migrants, ainsi que la collecte et le traitement de l'information sanitaire concernant ces personnes. Par ailleurs, Mme Fonseca a salué l'annonce de la seconde campagne de régularisation de la situation des migrants, tout en se félicitant de la 1ère phase initiée par SM le Roi Mohammed VI en 2014, qui a permis au Maroc de disposer « d'une des plus dynamiques politiques migratoires dans la région ». Pour sa part, le directeur de l'ENSP, Abdelmounim Belalia, a mis en avant les différentes stratégies entreprises par le Maroc dans le domaine de la santé des migrants, notamment celles liées au soutien psychosocial de cette catégorie exposée à plusieurs pressions morales et sociales. « La mobilité humaine influe non seulement sur la vulnérabilité physique de ces personnes, mais aussi sur leur bien-être mental », a ajouté M. Belalia, expliquant que le Royaume dispose d'un cadre politique et juridique spécifique à la surveillance de la santé des migrants et favorisant les actions sociales envers eux. Le Maroc œuvre non seulement à garantir le droit d'accès des migrants aux soins de santé à toutes les étapes du processus de migration, mais aussi une prestation de soins « de qualité et appropriée » en fonction de leurs besoins spécifiques « sans exclusion ni discrimination aucune », a-t-il fait remarquer. Lire aussi : 1ère édition de Junior CEO's le 10 mars à Marrakech Au terme de cette cérémonie d'ouverture, une convention a été signée entre l'OIM et l'ENSP en vertu de laquelle les deux parties s'engagent à coordonner et promouvoir des programmes spéciaux de coopération bilatérale dans les domaines de la santé et de la migration, à élaborer et renforcer les partenariats multi sectoriels, développer et échanger les expertises sur les politiques visant la protection et la promotion de la santé des migrants et favoriser la coopération et la recherche d'approches innovantes pour faire face notamment à l'absence ou l'insuffisance de recherches sur la thématique de la migration et remédier au manque de données sur la santé des migrants Organisée sous le thème « migrations et santé », cette conférence-débat est marquée par l'organisation d'une rencontre d'experts sous le signe « Place du migrant dans la stratégie de la santé mentale », ayant pour objectif de mener des réflexions et des échanges autour de l'accès des migrants aux services de santé entre experts nationaux et internationaux, décideurs et professionnels de la santé publique au Maroc et des membres de la société civile. Elle vise également à corriger l'inadéquation du système de collecte et de traitement des données avec un traceur de mobilités, afin de connaître, comprendre et analyser les besoins particuliers de santé de la population migrante et dispenser des prestations bio-psychosociales principalement pour les maladies chroniques. Par ailleurs, « une rencontre des experts » va focaliser la réflexion sur l'évaluation de la place du migrant dans la stratégie relative à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes de ces troubles pour garantir aux migrants l'accès aux actions de prévention, de diagnostic, de soins, de réhabilitation et de réinsertion, ainsi que la protection de leurs droits fondamentaux et libertés individuelles. Une panoplie de questions seront débattues à l'occasion de cette conférence, telles « Les migrations aggravent-elles les inégalités d'accès au système de santé? », « Comment assurer l'accès aux soins et la prise en charge des migrants ? » et « Quelle est la politique du Maroc quant à la collecte et au traitement de l'information sanitaire qui se rapporte aux migrants ? ».