L'institut des études sécuritaires (ISS), l'un des plus influents think-tanks en Afrique du Sud, a mis en valeur, dans un rapport publié jeudi, la portée du retour du Maroc au sein de l'Union africaine (UA), estimant que ce retour «bien préparé» aura un impact largement positif sur l'action menée en faveur de l'intégration et du développement économique dans le continent. Intitulé «l'impact du retour du Maroc au sein de l'Union africaine», le rapport, élaboré par Mme Liesl Louw-Vaudran, célèbre experte des questions africaines au sein de l'ISS, relève d'emblée, que ce retour «a été bien préparé à la faveur d'une diplomatie économique agissante menée sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI». Le think-tank rappelle, dans ce contexte, les visites effectuées par le Souverain dans de nombreux pays africains avant le retour historique du Maroc au sein de sa famille institutionnelle africaine, un retour scellé lors du 28è sommet de l'UA, tenu en janvier 2017 dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, siège de l'organisation panafricaine. Parmi les pays visités par le Souverain figurent des membres très influents de l'UA, souligne le centre de recherche, mettant en valeur l'importance des accords et des conventions de coopération conclus durant les périples Royaux. Outre ces visites de très haut niveau, le Maroc a abrité, en novembre 2016, la 22è conférence des parties à la convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (COP22), note l'ISS, soulignant que cette conférence, marquée par la participation d'une trentaine de chefs d'Etat africains, a démontré la capacité du Maroc à organiser des événements de grande importance. Le think-tank, basé à Pretoria, a, d'autre part, décortiqué les liens économiques que le Maroc a réussi à développer avec les pays d'Afrique subsaharienne, soulignant que ces liens ont permis à Rabat de renforcer sa présence d'une manière remarquable sur le continent. Cette projection continentale est fondée sur un socle économique solide, résultat d'une croissance économique forte et dynamique qui s'est située à 4,8 pc en 2017 à titre d'exemple, indique l'ISS, notant que les compagnies marocaines, propulsées par cette expansion, se sont lancées dans une conquête de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités d'investissement. L'Afrique subsaharienne semble offrir une destination idéale pour ces compagnies marocaines, observe l'auteure du rapport, soulignant que ces compagnies, qui se concentraient dans le passé sur l'Europe, dirigent désormais près de 40 pc de leurs investissements vers les pays africains. Dès 2016, le Maroc s'est imposé comme le plus important investisseur africain en Afrique en termes de capital-investissement, indique la même source, ajoutant que le Royaume se classe globalement comme le troisième plus grand investisseur en Afrique après la Chine et les Emirats Arabes Unis. Les exportations marocaines vers l'Afrique ont, quant à elle, enregistré une progression annuelle de l'ordre de 9 pc depuis 2008, poursuit l'ISS, relevant que le transport demeure le plus grand obstacle entravant une forte hausse de ces exportations, le Maroc ne disposant pas de routes terrestres, aériennes ou maritimes directes avec certains de ses partenaires commerciaux en Afrique. Dans le cadre de ses efforts visant à fructifier les potentialités du continent et renforcer la dynamique de croissance en Afrique partant des principes d'un partenariat sud-sud agissant et solidaire, le Maroc bénéficie de plusieurs avantages comparatifs qui peuvent être mis à contribution pour renforcer la coopération économique avec les autres pays africains, indique l'institut sud-africain. Le retour du Royaume au sein de l'UA se présente, dans ce contexte, comme un facteur déterminant qui devra ouvrir des perspectives prometteuses aussi bien pour le Maroc que pour l'ensemble du continent africain, souligne l'institut. Et d'ajouter que le Maroc «est bien positionné pour rejoindre le groupe des principaux acteurs au sein de l'UA». Pour jouer pleinement son rôle au sein de cette organisation continentale, le Maroc part, outre sa forte base économique, d'«un soft power» qui permet au Royaume d'apporter une précieuse contribution aux opérations de maintien de la paix et aux efforts de développement en particulier dans les pays les moins avancés du continent, indique encore le think-tank, qui met en avant une vocation aussi importante du Royaume, celle d'une destination de choix pour abriter des institutions et des conférences continentales de haut niveau.