Le marché des capitaux a connu, en 2016, des réformes structurantes, notamment la transformation de l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) et la démutualisation de la Bourse, a affirmé la présidente de l'AMMC, Mme Nezha Hayat. A cela s'ajoute une volonté de diversification des instruments financiers (OPCI, Sukuks, produits dérivés, etc...), afin de renforcer l'attractivité du marché et drainer davantage d'épargne, a indiqué Mme Hayat à l'occasion de la publication du rapport annuel 2016 de l'AMMC, le premier depuis la transformation du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) en Autorité. Cette dynamique de marché se traduit également dans les chiffres avec une capitalisation boursière en hausse de 29%, un actif net des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) en progression de 14%, un volume transactionnel en appréciation de 40%, un volume de l'appel public à l'épargne de plus de 64 milliards de dirhams (MMDH) en hausse de 13%, a-t-elle fait remarquer. La transformation du statut de l'Autorité a introduit des changements notables dans son organisation et ses attributions qui viennent soutenir et renforcer sa mission principale de protection de l'épargne investie en instruments financiers, a souligné Mme Hayat, qui a pris les rênes de l'AMMC, en février 2016. L'AMMC a exercé ses missions de supervision et de contrôle des opérations et des acteurs. Elle a autorisé, durant l'année écoulée, neuf opérations sur titres de capital, visé douze émissions obligataires, autorisé dix opérations d'appel public réalisées accessoirement au Maroc et accordé cent douze autorisations d'OPCVM, a-t-elle relevé. Quatorze missions d'inspections ont été menées auprès des intervenants et entreprises de marché que supervise l'Autorité. Sur le plan coercitif, l'AMMC a prononcé vingt-deux sanctions administratives suivant les règles de fonctionnement du CDVM, a ajouté la responsable, notant que désormais la procédure de sanction fera intervenir le Collège des Sanctions. Citée dans le rapport, récemment présenté au Chef du Gouvernement conformément aux dispositions du Dahir n°1-13-21 portant loi n°43-12, Mme Hayat revient aussi sur les initiatives lancées en faveur de la finance verte notamment le Marrakech Pledge. Cette charte d'action entre les Autorités et les Bourses de marchés de capitaux du continent en vue de soutenir la finance durable, a été signée en marge de la COP22, marquée aussi par l'organisation d'une conférence portant sur la promotion des marchés de capitaux verts dans les pays du Sud. Sur le plan international, l'AMMC a confirmé sa présence au niveau des différentes instances internationales de régulation des marchés financiers et œuvre continuellement pour une plus grande intégration des marchés financiers en Afrique, action notamment consolidée par la signature d'un Mémorandum d'entente avec notre homologue nigérian, relève en outre la responsable. Consciente du changement d'échelle qu'implique l'édification d'une Autorité indépendante avec des pouvoirs étendus, et afin d'anticiper les évolutions d'un marché de plus en plus dynamique, un travail de réflexion sur la réorganisation interne et le redimensionnement des moyens a été entamé, a-t-elle ajouté. Au cours de l'année 2017 et des prochaines années, l'AMMC continuera en permanence à exercer sa mission première de protection de l'épargne investie et veillera à contribuer de manière durable au développement d'un marché des capitaux qui contribue au financement de l'économie de notre pays, a conclu la présidente de l'AMMC.