La promotion de la participation des femmes rurales sur le marché du travail nécessite la mettre en œuvre des mesures intégrées et coordonnées, ressort-il d'une étude publiée mardi par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ces mesures comprennent l'amélioration de l'infrastructure et des services de base dans les zones rurales, le développement de structures de garde d'enfants abordables, l'élargissement de l'accès à l'emploi salarié et à l'entrepreneuriat féminin, ainsi que le renforcement de l'éducation et de la formation professionnelle, fait savoir le HCP dans cette étude sur l'estimation des coûts d'opportunité économie et sociale de l'autonomisation économique des femmes rurales. D'après la même source, l'investissement dans l'extension des services de base tels que l'électricité, l'eau potable et l'assainissement dans les zones rurales, permet non seulement alléger la charge de travail domestique des femmes, mais aussi améliorer considérablement leurs conditions de vie. L'accès à ces services fondamentaux libérerait du temps précieux pour les femmes, leur permettant de consacrer leurs énergies à des activités productives, tout en garantissant un environnement plus sain et sécurisé pour elles et leur famille. En outre, le HCP fait remarquer que les femmes rurales font face à des obstacles significatifs pour s'intégrer au marché du travail et entreprendre, notamment en raison du manque d'accès à la formation, au financement et aux services de soutien. Lire aussi : Egalité de genre dans les politiques publiques et les ODD : principales recommandations du HCP Pour surmonter ces défis, l'étude recommande de renforcer les programmes d'emploi et d'entrepreneuriat spécifiquement conçus pour les femmes rurales, en proposant des formations adaptées à leurs besoins et en mettant en place des réseaux de soutien et de mentorat. De plus, élargir l'accès au financement et aux services de développement d'entreprises est essentiel, en créant des mécanismes financiers adaptés aux femmes rurales et en proposant des services de conseil à distance. Le HCP insiste également sur l'importance d'investir dans l'éducation des filles rurales en améliorant l'accès à l'enseignement secondaire et en renforçant l'enseignement qualifiant. Cela leur permettra d'acquérir les compétences de base nécessaires pour poursuivre leur parcours éducatif et professionnel. De même, il est essentiel de développer des programmes de formation professionnelle adaptés en mettant l'accent sur les compétences recherchées dans les secteurs en croissance. Le Haut-Commissariat juge crucial de mettre en place des politiques de protection sociale spécifiquement conçues pour les femmes rurales. Cela inclut une couverture d'assurance maladie, de retraite et de chômage adaptée à leurs besoins, ainsi que des programmes d'aide sociale ciblés. Ces mesures contribueront à réduire la vulnérabilité économique des femmes rurales et renforceront leur résilience face aux aléas économiques, selon la même source qui met aussi en avant la sensibilisation des employeurs aux avantages de la diversité et de l'inclusion et ce, via des campagnes de sensibilisation pour lutter contre les stéréotypes liés au genre et des programmes de formation visant à promouvoir l'inclusion des femmes rurales en milieu professionnel. Par ailleurs, le HCP préconise la mise en place de structures de garde d'enfants abordables et accessibles dans les zones rurales pour faciliter davantage l'intégration des femmes rurales rencontrant des difficultés en raison des responsabilités familiales. Cela pourrait se faire à travers des crèches et garderies subventionnées par l'Etat, des solutions de garde d'enfants à domicile ou encore des coopératives de garde d'enfants gérées par la communauté. Il s'agit aussi d'encourager les partenariats public- privé, ce qui impliquerait des investissements du secteur privé dans les infrastructures de garde d'enfants, des programmes de formation pour les professionnels de la garde d'enfants et des campagnes de sensibilisation pour promouvoir l'importance de la garde d'enfants de qualité. Cette étude est menée en partenariat avec ONU Femmes à travers son programme « Les femmes comptent » (Women count), avec le soutien financier de l'Union Européenne (UE).