Lors de la 4e édition du Forum annuel MD Sahara, qui s'est tenu les 6 et 7 décembre 2024 à Dakhla, Said Mouline, Directeur général de l'Agence Marocaine de Sureté et de Sécurité Nucléaires et Radiologiques, a abordé les enjeux cruciaux de la transition énergétique du Maroc et du continent africain. Cette édition du forum a marqué deux événements importants : les 25 ans du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et les 10 ans du Programme de Développement des Provinces du Sud. Dans ce contexte, Said Mouline a mis en avant les progrès réalisés par le Maroc en matière de transition énergétique, soulignant l'importance de cette démarche pour l'avenir du continent africain. Dans sa présentation, Said Mouline a détaillé les trois principales priorités de la politique énergétique marocaine : le volet social, le volet économique et le volet politique. Ces priorités sont soutenues par des objectifs chiffrés, des agences dédiées et des réglementations spécifiques, et sont un moteur de développement durable pour le Maroc et la région. Said Mouline a expliqué que ces projets énergétiques ont permis de faire progresser l'électrification du pays, avec des prix compétitifs et un approvisionnement fiable en énergie. Grâce à l'ouverture du marché et aux partenariats public-privé, le Maroc est devenu l'un des leaders mondiaux dans le domaine des énergies renouvelables, notamment éolienne et solaire. L'énergie décarbonée, un levier stratégique pour l'avenir du Maroc et de l'Afrique Au-delà des succès du Maroc en matière de production d'énergie, Said Mouline a insisté sur la transition vers des énergies décarbonées, notamment l'énergie nucléaire. Selon lui, la décision du Maroc lors de la COP de Dubaï en 2023 d'être un leader dans l'initiative mondiale pour la décarbonation énergétique représente un tournant majeur. Cette initiative a permis au pays de s'engager activement dans le développement de l'énergie nucléaire comme source d'énergie propre et décarbonée, afin de répondre aux défis environnementaux mondiaux. Said Mouline a également souligné l'importance croissante de l'énergie nucléaire en Afrique, notamment au Kenya, au Togo et en Namibie, où de nombreux pays sont désormais intéressés par cette technologie. Le Maroc, fort de son expertise, joue un rôle essentiel en tant que modèle et facilitateur dans la transition énergétique du continent africain. Il a fait état du développement de petits réacteurs nucléaires en Afrique du Nord, qui permettent de répondre aux besoins croissants en énergie tout en respectant les standards environnementaux mondiaux. Un autre axe majeur de l'intervention de Said Mouline a porté sur l'importance de l'interconnexion énergétique entre les pays africains. Il a plaidé pour une plus grande intégration des réseaux électriques, soulignant que plus les pays seraient interconnectés, plus ils pourraient réaliser de grands projets économiques. Il a notamment évoqué l'importance de l'interconnexion du Maroc avec l'Europe, un modèle qui pourrait servir de référence pour d'autres régions du continent. Cette interconnexion serait une condition essentielle pour garantir un approvisionnement en énergie stable et fiable, ainsi que pour développer des projets d'envergure qui profiteront à l'ensemble des pays africains. Said Mouline a conclu son discours en insistant sur la nécessité de mettre en place une gouvernance forte et transparente pour garantir la réussite de la transition énergétique. Selon lui, la mise en place de règles strictes et d'un cadre réglementaire stable est indispensable pour assurer la durabilité de ces projets énergétiques. Le Maroc, en tant que leader, a un rôle clé à jouer pour guider l'Afrique vers une indépendance énergétique durable, basée sur des ressources propres et renouvelables. Il a également souligné que cette transition énergétique aurait des répercussions positives sur l'économie, la rentabilité, l'emploi, ainsi que sur la réduction des factures énergétiques des citoyens. L'intervention de Said Mouline a mis en lumière le rôle central du Maroc dans la transition énergétique de l'Afrique, en soulignant les stratégies innovantes mises en place pour promouvoir l'énergie propre, l'interconnexion des réseaux et l'indépendance énergétique du continent. Ce modèle marocain pourrait inspirer d'autres nations africaines à suivre cette voie, pour un avenir énergétique durable et partagé.