La visite de Kushner et Ivanka Trump à Dakhla marque indéniablement le début d'une nouvelle phase dans la coopération entre le Maroc et les Etats-Unis. Les deux pays envoient un message fort à la région. Le mois dernier, Jared Kushner et son épouse Ivanka Trump se sont rendus à Dakhla, pour une visite privée. Si, à première vue, ce déplacement pourrait paraître anodin, il s'inscrit en réalité dans une dynamique géopolitique plus vaste. En effet, Dakhla, cette ville en pleine expansion, s'affirme aujourd'hui comme un symbole majeur du développement économique et de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Mais au-delà du simple aspect touristique, ce voyage privé fait écho à des enjeux diplomatiques de première importance et annonce un changement stratégique dans les relations entre le Maroc et les Etats-Unis sous la future présidence de Donald Trump. Région clé pour le Maroc, Dakhla a vu son rôle se renforcer ces dernières années, notamment grâce à son développement en tant que centre stratégique pour l'énergie durable, le tourisme de luxe et la pêche. Ce site devient aujourd'hui une vitrine du dynamisme marocain et de son modèle de développement, tout en portant un message clair de souveraineté. La visite de Kushner et Ivanka Trump n'est pas seulement le fruit du hasard, mais un choix symbolique. Dakhla se présente comme une illustration des ambitions économiques du Royaume dans son Sahara. Lire aussi : Les Etats-Unis réaffirment leur soutien à l'initiative marocaine d'autonomie du Sahara Jared Kushner, conseiller principal de l'ex-président Donald Trump et architecte de l'Accord d'Abraham de 2020, joue un rôle central dans la reconquête de l'influence américaine au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cet accord historique, qui a permis la normalisation des relations entre le Maroc, Israël et les Etats-Unis, a jeté les bases d'une coopération renforcée entre Rabat et Washington. À ce titre, le retour de Kushner dans la région, quelques années après l'Accord d'Abraham, témoigne de la solidité de cette alliance stratégique. Un timing symbolique : l'isolement grandissant de l'Algérie Le timing de cette visite prend une résonance particulière, surtout en ce moment où l'Algérie traverse une période d'isolement croissant sur la scène internationale. Le pays a récemment échoué dans sa tentative d'adhésion aux BRICS, et ses relations avec certains de ses anciens alliés, dont la Russie, se sont détériorées. Au même moment, la pression internationale sur l'Algérie s'intensifie concernant son soutien au Polisario. La situation géopolitique de l'Algérie semble de plus en plus fragile. Non seulement ses actions sur la question du Sahara sont de plus en plus critiquées, mais l'initiative américaine visant à classer le Polisario parmi les organisations terroristes pourrait considérablement affaiblir l'influence d'Alger dans la région. Ce projet de loi, s'il venait à être adopté, marquerait un tournant dans le conflit du Sahara en affaiblissant non seulement le Polisario, mais aussi la position algérienne. Un tel changement fermera définitivement le chapitre Polisario, comme un proxy qui n'a jamais eu l'effet escompté pour le régime algérien. Le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis pourrait donner une nouvelle impulsion aux relations américano-marocaines. L'approche plus isolée de l'administration Biden envers la région pourrait céder la place à une politique plus affirmée sous Trump, où le soutien au Maroc pourrait être réaffirmé et renforcé. Jared Kushner, en tant que proche conseiller de Trump et acteur clé de la politique étrangère américaine, est appelé à jouer un rôle déterminant dans cette dynamique. Dakhla est donc bien plus qu'une simple escale touristique ; elle représente un symbole de la coopération renforcée entre les deux nations et de la vision partagée sur les enjeux géopolitiques et économiques du futur. Le Maroc, en tant que pivot de la stabilité régionale, apparaît comme un acteur incontournable dans le contexte des rivalités géopolitiques en Afrique du Nord.