Le secteur public employait environ 860.253 personnes en 2016 dont 583.071 fonctionnaires civils de l'Etat, 147.637 fonctionnaires dans les collectivités territoriales et 129.545 agents des établissements publics, selon la Cour des comptes. Dans son rapport sur l'évaluation du système de la fonction publique, publié lundi, la Cour des comptes constate qu'en plus des déséquilibres dans le déploiement territorial, l'effectif du personnel civil de l'Etat est « concentré dans un nombre limité de départements » ce qui fait que le taux d'administration (nombre de fonctionnaire pour 1.000 habitants) s'établit à 17,2‰ seulement. « Le déploiement du personnel mérite d'être analysé et éventuellement revu sur les bases du potentiel économique et démographique de chaque région ainsi que sur la base des besoins dûment évalués de chaque entité administrative », préconise la Cour dans le rapport. Faisant état de disparités entre les régions en ce qui concerne la répartition territoriale du personnel, la Cour fait remarquer qu'en dehors de la région de Rabat-Salé-Kénitra qui connaît un taux d'administration de 27,8‰ en raison notamment de la présence des services centraux à Rabat, certaines régions se situent sensiblement au-dessus de la moyenne nationale, comme celle de Drâa-Tafilalet qui affiche un taux de 18,3‰. A l'extrême, les régions du sud connaissent les taux les plus élevés, avec 37,7‰ dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra et 26,7‰ à Dakhla-Oued Eddahab, indique la Cour des comptes, qui relève que d'autres régions sont relativement sous-administrées, comme celle de Marrakech-Safi avec un taux d'administration de 13,5‰. La répartition par départements fait ressortir que près de 82,5% des fonctionnaires civils sont concentrés au niveau de quatre départements ministériels. Le Département de l'Education nationale est le premier en termes d'effectifs avec 94,4%, suivi de ceux de l'Intérieur, de la Santé et de l'Enseignement Supérieur avec, respectivement 2,5%, 8,9% et 4,0%. En termes budgétaires, les crédits alloués à la masse salariale en 2016 s'élèvent à plus de 120 milliards de dirhams (MMDH), fait savoir la Cour, notant que cette masse comprend les rémunérations brutes servies aux fonctionnaires et les cotisations sociales qui incombent à l'Etat, en tant qu'employeur, aux régimes de prévoyance sociale. Et de préciser que près de 59% de cette masse salariale est concentrée dans trois départements, à savoir l'Education nationale, l'Intérieur et la Santé avec respectivement 36,5%, 15,2% et 7,1%. En outre, quatre autres départements absorbent, ensemble, 12,7% de cette masse salariale (Enseignement supérieur, Justice, Economie et finances, et Affaires étrangères), révèle la même source, ajoutant que le reste, soit 28,6%, est réparti entre les autres départements ministériels et institutions étatiques. Dans son rapport, la Cour propose, en s'inspirant des benchmarks des initiatives mises en œuvre dans certains pays, des pistes de réformes et émet des recommandations pour éclairer les pouvoirs publics sur les mesures à adopter afin de parer aux dysfonctionnements constatés.