Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, est attendu sur l'épineuse question du budget 2025 dans un contexte économique difficile, selon la presse de l'Hexagone. M. Barnier, qui doit d'abord composer son gouvernement, devra déposer son projet de loi de finances avant le 1er octobre. Il devra à cet effet prendre en compte l'explosion du déficit public estimé à 5,6 % du PIB en cette fin d'année 2024. Car Bruxelles réclame au pays un strict redressement de ses comptes publics. Pas encore prêt pour cette échéance, le gouvernement français a demandé à la Commission européenne une prolongation du délai pour l'envoi de son plan de réduction du déficit public. Lire aussi : France: Un as de la négociation à Matignon Visée par une procédure européenne pour déficit excessif, comme six autres Etats membres de l'UE, la France devait envoyer jusqu'au 20 septembre à Bruxelles son plan de réduction du déficit public jusqu'à 2027, date à laquelle le pays doit revenir aux 3 % autorisés. Selon la législation européenne, la date limite vaut « sauf si l'Etat membre et la Commission conviennent de prolonger ce délai pour une période raisonnable ». Même si le gouvernement démissionnaire avait préparé pour son successeur un budget 2025 réversible, qui prévoit pour l'Etat des dépenses strictement équivalentes à celles de 2024 (492 milliards d'euros), mais réparties différemment entre ministères, M. Barnier devra répondre à certaines exigences exprimées à la fois par l'électorat français et par les partis qui le soutiennent, sans oublier que ses adversaires à l'Assemblée l'attendent au tournant. Il devra également donner suite aux promesses qu'il a lui même données à l'occasion de ses dernières sorties médiatiques, notamment l'amélioration du pouvoir d'achat, un tour de visse à l'immigration et la réforme de la fiscalité. « Face à cette urgence, je ne m'interdis pas une plus grande justice fiscale », a affirmé le nouveau locataire de Matignon, vendredi soir dans une interview télévisée. Autre défi qui attend M. Barnier, la préservation des services publics et la santé, le tout en faisant des économies de nature à ne pas faire exploser le déficit public.