Classe politique et milieu des affaires sont dans le flou, les consultations du Président de la république Emmanuel Macron n'ayant toujours pas abouti à la nomination d'un Premier ministre de plein exercice. Les repercussions sur le budget 2025 et la visibilité économique du pays ne sont pas des moindres. Le compte à rebours en France pour le dépôt au Parlement, le 1er octobre, du projet de Loi de finances 2025 est lancé et avec lui les inquiétudes de la classe politique et du milieu des affaires de ne pas voir la sortie du tunnel, les consultations du Président de la république Emmanuel Macron n'ayant toujours pas abouti à la nomination d'un Premier ministre de plein exercice. Pour être dans les délais, le Premier ministre sortant Gabriel Attal a envoyé, le 20 août, la note de cadrage fixant les plafonds de dépenses aux ministères, retenant le même budget qu'en 2024, soit 492 milliards d'euros. La décision de reconduire le budget précédent, prévue par la Constitution, évite ainsi à la France un Shut down, mais, selon les observateurs, ne répond pas aux attentes des milliers de Français qui, à travers le scrutin du 7 juillet dernier, se sont prononcés pour le changement, ni à celles des chefs d'entreprise dont la corporation (MEDEF) s'est réunie en début de semaine à l'occasion de son université d'été pour exprimer ses inquiétudes et doléances. Selon le cabinet du Premier ministre en affaires courantes cité par la presse, «ce budget réversible répond à deux objectifs : La responsabilité absolue prise par le Premier ministre, qui va au bout de son devoir en évitant le mur budgétaire (Shut down); et le respect absolu des urnes puisque ce budget pourra être modifié par le prochain gouvernement», lequel, faute de temps, ne pourra pas y modifier grand-chose. Le Parlement a ensuite 70 jours pour examiner le texte. S'il ne peut tenir les délais du fait des retards de l'Exécutif, la Constitution permet de ne voter que la première partie du projet de loi sur les recettes fiscales ou bien une loi spéciale l'autorisant à percevoir les impôts existants. Côté dépenses, des crédits seraient provisoirement versés aux ministères pour leur permettre de fonctionner dans les conditions de l'exercice précédent. S'ajoute à cette situation politico-juridique inédite en France, l'obligation du gouvernement sortant ou du nouveau, s'il vient à être nommé entre-temps, de donner des gages à Bruxelles, d'ici au 20 septembre, pour réduire le déficit du pays. Visée par une procédure pour déficit excessif, la France doit soumettre à la Commission européenne un plan pluriannuel de redressement des comptes. Ces échéances décisives pour la France sont par ailleurs bousculées par un agenda chargé, notamment les Jeux paralympiques qui viennent de s'ouvrir pour deux longues semaines et une visite du Président français de deux jours en Serbie à partir de ce jeudi, outre ses entretiens à l'Elysée avec de nombreuses personnalités. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ECO