L'annonce faite par le président Emmanuel Macron concernant la reconnaissance officielle par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara marque une étape décisive dans la diplomatie internationale. Dans une déclaration rendue publique mardi, le président français a réaffirmé le soutien de la France au plan d'autonomie marocain. Cette position renforce le Maroc, qui, après les Etats-Unis, voit une autre puissance de veto du Conseil de sécurité de l'ONU endosser sa position. Le Président Emmanuel Macron a adressé un message officiel au Roi Mohammed VI, affirmant que la France considère que « le présent et l'avenir du Sahara s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Cette information, relayée par le Cabinet Royal, coïncide avec la célébration du 25ème anniversaire de la Fête du Trône. Dans ce message, le président Macron a réitéré l'engagement de la France à maintenir une position constante sur cette question, qu'il qualifie de « sécurité nationale pour le Royaume du Maroc ». Il a également souligné que la France entend agir « en cohérence avec cette position, tant au niveau national qu'international ». Ce repositionnement français a été communiqué au gouvernement d'Alger, reste conforme à des informations parues dans les médias algériens. Cette nouvelle orientation n'a pas manqué de soulever des réactions diverses en Algérie, compte tenu des enjeux régionaux implicites. Cette décision de Paris va accélérer la visite d'Etat du président Macron à Rabat, prévue après les Jeux Olympiques et l'installation d'un nouveau gouvernement. Mieux elle viendra couronner ce rapprochement diplomatique. Bien que plusieurs tentatives de visite aient échoué précédemment, les conditions semblent désormais réunies pour une rencontre au sommet entre les deux chefs d'Etat. L'implication française renforce la position du Maroc au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies où, après les Etats-Unis, la France devient le deuxième membre permanent à soutenir le Royaume sur la question du Sahara. Cette reconnaissance revêt une importance majeure pour la diplomatie marocaine, d'autant plus significative que l'Algérie assume actuellement la représentation des Etats africains en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité. Les négociations sur une nouvelle résolution concernant le Sahara débuteront fin septembre à l'ONU, avec une résolution attendue en octobre sur le renouvellement de la mission MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara « Occidental »). Il est probable que la résolution soit reconduite, ce qui consoliderait la position actuelle et les acquis diplomatiques du Maroc. Toutefois, le Maroc aspire à plus qu'un simple statu quo. Une modification de la résolution, avec l'aide des Etats-Unis et de la France, permettrait au Maroc de prendre de nouvelles mesures, telles que la dissolution de la zone tampon le long de la frontière avec la Mauritanie. Cette zone, initialement instaurée par l'ONU, est exploitée par le Polisario comme zone d'opération, souvent appelée « zone libérée » par ces derniers. Le Maroc a exprimé à plusieurs reprises son souhait de dissoudre cette zone tampon, et l'armée a déjà pris des mesures en ce sens, notamment l'utilisation de drones contre les unités de combat du Polisario présentes dans la région. Si ces démarches aboutissent, la visite d'Etat du président Macron au Maroc deviendra une manifestation tangible de la nouvelle dynamique des relations franco-marocaines. Cette visite pourrait se révéler historique, symbolisant le soutien accru de la France à la position marocaine sur le Sahara, et renforcer davantage les liens bilatéraux entre les deux nations.