La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) a pour autre objectif le renforcement des liens économiques et politiques intra-africains. C'est dans cette dynamique que le Maroc a lancé via l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII), l'initiative de dématérialiser les certificats d'origine pour les exportations vers les pays membres de la ZLECAF. En économie, le libre-échange ne signifie que l'interdiction de protection : interdiction pour un Etat de protéger sa production, ses emplois, ses habitants, ses normes de consommation, sa sécurité, sa culture. En effet, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est une initiative lancée par l'Union Africaine (UA) et ses membres travaillant pour faire progresser l'initiative de régionalisation des économies, en élaborant les politiques et accords (soft infrastructure) nécessaires. Ce qui manque ce sont les infrastructures matérielles (hard infrastructure), essentielles pour que la ZLECAF ne reste pas lettre morte et que les citoyens africains en bénéficient réellement. Dans la taxonomie des accords commerciaux du centre du commerce international (ITC), la ZLECAF entre dans la catégorie des accords de libre-échange (ALE), car elle libéralise la quasi-totalité des échanges entre les pays participants. Pour le Maroc, l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII) a franchi une nouvelle étape vers la création de la Zone de libre-échange continentale africaine. En effet, la dématérialisation de la délivrance des certificats d'origine pour les exportations marocaines annoncée par l'ADII constitue un pas majeur dans le processus de cet accord commercial. A travers le système BADR, l'établissement de demandes de certificats d'origine lors de la déclaration d'exportation. Le système BADR intègre désormais des fonctionnalités dédiées à la saisie des informations requises pour les certificats d'origine conformes au modèle conventionnel de la ZLECAF. Cette avancée marque un tournant dans le processus d'intégration du Maroc au sein de la ZLECAF. La dématérialisation des certificats d'origine facilite les procédures export, renforce la traçabilité des échanges et contribue à l'harmonisation des pratiques commerciales au niveau continental. Cette mesure concrète est porteuse d'espoir pour une Afrique plus unie et prospère, avec la ZLECAF il y aura un renforcement des échanges commerciaux entre les nations du continent Africain. Cependant des disparités flagrantes émergent entre les sous-régions de l'Afrique. L'Afrique australe, moteur traditionnel avec 41,4% des échanges intra-africains, confirme son rôle prééminent. En effet, l'Afrique du Sud est le premier contributeur dans le Top 10 des contributeurs au commerce intra-africain. Alors que l'Afrique de l'Ouest représente 25,7% des échanges intracontinentaux, tandis que l'Afrique centrale n'en capte que 6,6%. Par ailleurs, le rapport d'Afreximbank relève les bouleversements géopolitiques et économiques mondiaux sur le commerce africain. Avec les chocs successifs et systémiques des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, et d'autres facteurs impondérables tels que le ralentissement de la croissance en Chine et dans les pays développés, ces paramètres conjugués ont pesé lourdement sur la demande mondiale de matières premières africaines. Face à la volatilité des cours mondiaux du pétrole, l'Afrique en est fortement dépendant avec plus de 36% des exportations totales. La baisse des prix du brut en 2023 a lourdement impacté les performances commerciales de pays exportateurs importants comme le Nigeria, l'Angola et la Libye.