Bank Al Maghrib a pour rôle de réguler la devise nationale, étant une banque indépendante, elle jugule l'inflation et permet de contrôler l'économie. Bank Al Maghrib fut instituée pour stabiliser les prix, elle est responsable devant les marchés financiers et garantit au Royaume un endettement raisonnable. La Banque Centrale est une banque indépendante, reposant sur une théorie dans la pensée économique d'inspiration libérale. La crise des subprimes, est un choc survenu en 2007 sur une partie réduite du marché hypothécaire américain qui fut par la suite transformé en quelques semaines en une crise financière majeure affectant le marché international du crédit, des actions et des taux d'intérêts. A l'été 2007, le marché des subprimes ne représentait que 12% du marché hypothécaire américain, soit 1200 milliards de dollars. Sur ces 1200 milliards de dollars, un défaut de 20% des emprunteurs associé à un taux de recouvrement de 60% (en cas de non-remboursement du prêt, les banques récupèrent les maisons hypothéquées et les revendent) devait entrainer une perte de 96 milliards. Ce chiffre correspondait à celui des provisions annoncées par l'ensemble des banques pour l'année 2008 (un peu plus de 120 milliards). Une telle perte était gérable et anodine à l'échelle mondiale (une variation de 1% de l'indice Dow Jones, dont la capitalisation boursière était en 2007 de 20.000 milliards de dollars, représente 200 milliards de dollars). Depuis l'instauration des changes flottants en 1973, le monde court après la stabilité monétaire. Cela suppose le respect des règles dites du triangle des incompatibilités de Mundell. En effet, selon le schéma établi par l'économiste canadien Robert Mundell, un pays ne peut disposer simultanément de la liberté de circulation des capitaux, de l'autonomie de sa politique économique et singulièrement de sa politique monétaire, et d'un taux de change fixe par rapport à une devise choisie, à savoir le dollar américain. Lire aussi : Marché de changes (06-12 juin) : les indicateurs hebdomadaires de BAM en 5 points clés Les pays émergents ont cru pouvoir contourner les règles de Mundell. En maintenant un change fixe tout en menant une politique économique autonome. Avec cette autonomie ils cherchaient la possibilité d'amplifier la croissance par le développement du crédit pour financer aussi bien les investissements privés que le déficit du secteur public. La crise financière est à l'origine de même nature que l'inflation : elle est la manifestation d'une dette improductive. Avec la disparition d'une partie du pouvoir d'achat. En effet, à travers l'inflation, tout le monde est affecté par la résorption de la dette improductive. Mécanisme du taux directeur Le taux directeur est le taux d'intérêt appliqué aux avances à sept jours de BAM. Il constitue une référence pour toutes ses opérations avec les banques. L'action sur le taux directeur se base sur l'évaluation prospective des pressions inflationnistes et des risques entourant les prévisions d'inflation à moyen terme. Ces pressions sont évaluées selon leurs origines et leurs natures et à travers l'analyse des évolutions récentes d'une panoplie d'indicateurs et de leurs projections à moyen terme, notamment l'inflation, la croissance, les soldes budgétaire et du compte courant, le crédit bancaire, les réserves internationales nettes et le taux de change effectif réel. Lorsque les taux sont élevés, les ménages ont plus de mal à emprunter. Ils ont donc plus de mal à consommer et donc à dépenser. Inversement lorsque les taux baissent, l'argent coûte moins cher et il devient plus facile de s'endetter. En période d'inflation, lorsque les prix partent à la hausse en raison d'une offre inférieure à la demande, la hausse des taux directeurs agit comme un moyen de régulation. Elle entraine une baisse de crédits et donc une réduction de la masse monétaire en circulation dans l'économie. La demande des ménages baisse, et l'écart par rapport à l'offre se réduit. A l'opposé pour stimuler l'économie en donnant plus de moyens aux consommateurs, la banque centrale a la possibilité de baisser le taux directeur pour faciliter l'emprunt. Selon Attijari Global Research (AGR), un recensement fut effectué sur un échantillon de 35 investisseurs considérés parmi les plus influents du marché financier marocain. De ce recensement, Attijari Global Research (AGR) relève un consensus quasi-unanime des investisseurs au Maroc en faveur d'une stabilité du taux directeur. Le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé en ce début d'année 2024 de maintenir le taux directeur inchangé à 3%. Le Conseil a jugé que le niveau actuel de 3% du taux directeur reste approprié pour renforcer l'ancrage des anticipations d'inflation et soutenir son retour à des niveaux en ligne avec l'objectif de stabilité́ des prix.