Lors de sa réunion trimestrielle tenue le 25 décembre, le Conseil de la banque centrale a passé en revue la conjoncture économique. Il en découle une revue à la baisse du taux directeur et des prévisions pour une inflation à 2,3% en 2008. «Bank Al-Maghrib continuera à rester très vigilante sur les évolutions des facteurs sous-jacents aux risques sur l'inflation». II s'agit de la principale résolution prise par le Conseil de la banque centrale lors de sa réunion trimestrielle, tenue le 25 décembre. Dans ce sillage, l'inflation prévisionnelle pour l'année 2008 sera au seuil des 2,3%. Point de spéculations, puisqu'il est prévu que l'inflation à l'horizon du troisième trimestre de l'année prochaine reste «en ligne avec l'objectif de stabilité des prix», indique Bank Al-Maghrib dans le rapport publié à l'issue de cette réunion. D'ailleurs, en tenant compte de la marge de risque, Bank Al-Maghrib souligne que cet objectif sera concret «dans l'hypothèse de la non matérialisation d'un ou plusieurs facteurs de risque». De fait, ce qui permettra de retenir ou de rejeter ce pourcentage de 2,3% est directement lié aux prix des hyrdrocarbures et des produits et matières premières agricoles à l'import. Pour la banque centrale, il est également question des «perspectives d'évolution de la production et des revenus, et aussi, à la poursuite de la progression rapide de l'agrégat M3 et du crédit bancaire». Il ne faut pas non plus omettre de prendre en compte l'instabilité qui entoure l'environnement international. Les incidences de certains éléments de cette conjoncture pourraient, en effet, être de taille pour faire peser des incertitudes sur ces prévisions. Il est question de la volatilité des marchés monétaires et des changes, «dans un contexte marqué par la persistance de la crise sur le marché des crédits hypothécaires, ainsi que la récente accentuation des tensions inflationnistes et le ralentissement de la croissance dans les pays de l'OCDE», indique Bank Al-Maghrib. Le taux de la réserve obligatoire a de même figuré à l'ordre du jour. En ce sens que le conseil a décidé qu'à partir du 1er janvier 2008, ce taux serait ramené de 16,5% à 15%. Cette décision découle des analyses du marché monétaire depuis le deuxième mois de l'année en cours. Ce compartiment a en effet été marqué par le passage d'une phase de surliquidité et d'opérations de reprise par la banque centrale de la monnaie sur le marché, à une autre phase où cette institution a injecté la liquidité à un rythme de plus en plus soutenu. Aussi, le conseil a-t-il pu noter que le taux interbancaire a frôlé le niveau du taux directeur, suite au «relèvement du niveau d'interventions de Bank Al-Maghrib depuis quelques semaines », et ce, dans une situation où le taux interbancaire a subi quelques pressions à la hausse «liées en particulier aux opérations sur le marché des changes au début du quatrième trimestre», explique-t-on. Par ailleurs, le conseil a examiné la situation actuelle tant économique que financière. Il en ressort que les données prévues dans le rapport de la banque centrale du mois de septembre sont confirmées et «laissent entrevoir un maintien de la trajectoire de l'inflation autour de 2%», d'où les attentes selon lesquelles l'inflation notée en 2007 atteigne 2,1%, contre 3,3% en 2006.