Étant la pierre angulaire en matière de pouvoir d'achat, l'inflation est chaque année à l'origine d'une série d'analyses et de prévisions. L'une de ces analyses les plus soutenues reste celle de la banque centrale. L'inflation est l'un des éléments qui tiennent le plus en haleine les financiers. Pour cette année 2008, Bank Al-Maghrib a récemment tranché. L'inflation prévisionnelle pour l'exercice prochain frôlera les 2,3%. D'où la banque centrale a décidé de rester vigilante sur les évolutions des facteurs sous-jacents aux risques sur l'inflation. Lors de la réunion trimestrielle de son conseil, la banque centrale s'attend à ce que l'inflation reste en ligne avec l'objectif de stabilité des prix, au troisième trimestre de cette année. Notons que ces prévisions sont valables en cas de non matérialisation des facteurs de risque, qui renverseraient la donne faisant revoir, le plus souvent à la hausse, le seuil d'inflation prévu. Lors de sa réunion, le conseil de Bank Al-Maghrib avait mis en avant les prix des hydrocarbures et des produits et matières premières agricoles à l'import comme étant déterminants. Autres éléments. BAM avait cité à cet égard les «perspectives d'évolution de la production et des revenus et, aussi, à la poursuite de la progression rapide de l'agrégat M3 et du crédit bancaire». Il ne faut pas non plus oublier de mentionner le poids des incertitudes liées à la conjoncture internationale. Étant donné que la dernière flambée des cours du pétrole, mais également les incidences de la montée des prix du blé, ont été des sources d'angoisse sur les marchés mondiaux. Citons, également, la volatilité des marchés monétaires et de changes, dans une conjoncture internationale où la fameuse crise des «subprimes» a ravagé bon nombre de places financières. À cet égard, Bank Al-Maghrib commente la situation comme étant «un contexte marqué par la persistance de la crise sur le marché des crédits hypothécaires, ainsi que la récente accentuation des tensions inflationnistes et le ralentissement de la croissance dans les pays de l'OCDE». Sur un autre registre, la banque centrale, ayant noté que le marché monétaire, depuis le mois de février dernier, a été marqué par une surliquidité et d'opérations de reprise, avant de passer à une seconde étape où les injections de monnaie ont été plus soutenues, a décidé que le taux de la réserve obligatoire passera de 16,5% à 15% à partir de ce 1er janvier 2008.