Les jours précédant l'Aïd Al-Adha mettent en lumière la forte demande de moutons, qu'ils soient d'origine locale, espagnole ou roumaine. Malgré les efforts du gouvernement pour garantir des prix abordables, ces derniers continuent d'augmenter, rendant l'achat de moutons hors de portée pour de nombreux Marocains. Cette situation n'a toutefois pas entraîné une augmentation significative des achats, laissant les vendeurs dans l'attente d'une éventuelle hausse de la demande cette semaine. Une étude du ministère de l'Agriculture réalisée en 2023 révèle que 87,5 % des ménages marocains accomplissent le rituel du sacrifice, tandis que 12,5 % ne le font pas. En milieu urbain, cette part de ménages qui ne pratiquent pas le rituel s'élève à 16 %, suggérant une tendance plus marquée dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales. Cette disparité reflète probablement des différences culturelles et socio-économiques entre les milieux urbains et ruraux. La tendance observée est susceptible de se maintenir, voire de s'accentuer au cours des prochaines années, en raison de divers facteurs tels que les changements de mode de vie et les contraintes économiques. Quant aux deux races phares du Maroc, le « Sardi » et le « Bergui », selon les professionnels du domaine, elles conservent une cote élevée. Un mouton de grande taille peut atteindre un prix de 80 DH/kg, tandis qu'un mouton en bonne santé et d'âge moyen se vend entre 85 et 90 DH/kg. Ces prix reflètent la qualité et la réputation de ces races. À l'inverse, les prix des ovins provenant de l'importation restent modérés, ce qui peut être une option plus accessible pour certains consommateurs. Lire aussi : Aïd Al-Adha : La CMR annonce le versement des pensions de retraite à partir du 13 juin La production a accusé une baisse spectaculaire ces dernières années en raison de la sécheresse persistante, aggravée par les prix élevés du fourrage. En conséquence, l'offre de bétail reste limitée. De nombreux éleveurs, incapables de couvrir l'ensemble du cycle de production en raison de ces coûts accrus, ont été contraints de vendre leurs animaux prématurément. Cette situation a entraîné une diminution significative du nombre de têtes de bétail disponibles sur le marché, exacerbant ainsi les défis auxquels les éleveurs sont confrontés. Une telle réalité a été corroborée par le service de contrôle, qui a enregistré une baisse de 2 % du nombre d'ovins comparativement à l'année précédente, soit 20,3 millions de têtes, ainsi qu'une baisse de 4 % du nombre de caprins, qui s'élève à 5,4 millions de têtes. Ces statistiques sont le reflet de la crise que traverse actuellement le secteur, exacerbée par des conditions climatiques défavorables et des coûts de production en hausse, rendant la situation particulièrement difficile. Pour pallier cette carence, le gouvernement a donc opté pour l'importation d'ovins en provenance d'Espagne et de Roumanie. Le chiffre de 158 000 moutons importés jusqu'à présent a entraîné une surabondance de l'offre. Cependant, ces moutons importés, qui coûtent entre 60 et 65 dirhams le kilo, n'ont pas la cote auprès des Marocains qui restent attachés aux races locales, surtout le « Sardi » et le « Bergui ». De plus, l'étude faite par le Ministère de l'Agriculture démontre que 49% des ménages réalisent leurs achats de bêtes de sacrifice entre trois et sept jours avant l'Aïd, suivis par 24% un ou deux jours avant l'Aïd et jusqu'à 27% plus d'une semaine avant l'Aïd. L'origine de ce choix dépend avant tout de la perception qu'ont certains citoyens.