L'économie gambienne a démontré une résilience remarquable face aux incertitudes mondiales et régionales qui s'accumulent, a indiqué la Banque mondiale (BM). Malgré un environnement mondial morose, le Produit intérieure brut (PIB) réel de la Gambie a augmenté de 5,3 % en 2023, signe d'une reprise continue après la pandémie de Covid-19 et de vents contraires extérieurs persistants, souligne la quatrième mise à jour économique du pays produite par la Banque mondiale. « Nous sommes heureux de voir l'activité économique de la Gambie s'améliorer. L'amélioration de la production agricole et l'augmentation de la consommation publique ainsi que les investissements privés et publics ont conduit à cette croissance positive », a déclaré Feyi Boroffice, représentant résident de la Banque Mondiale à Banjul, cité par un communiqué. M. Borofffice souligne cependant que des défis tels qu'une inflation plus élevée, un resserrement monétaire et un ralentissement économique dans les économies avancées ont perturbé les secteurs tertiaires et ralenti la consommation privée, ce qui a tempéré les performances globales du pays. L'inflation gambienne a poursuivi une tendance haussière tout au long de 2023, atteignant des niveaux inégalés depuis des décennies, principalement à cause de la flambée des prix mondiaux des matières premières. Face à cette situation, la Banque centrale de Gambie a réagi en resserrant davantage sa politique monétaire pour juguler l'inflation, en portant le taux directeur à 17 % en décembre 2023, contre 13 % un an plus tôt. Selon la même source, les perspectives économiques du pays restent favorables pour l'avenir, avec une croissance du PIB prévue à 5,6 % sur la période 2024-2026. « Cette croissance sera tirée par une activité économique accrue dans tous les secteurs, tout en s'appuyant sur un engagement continu en faveur de la stabilité macro-budgétaire », souligne le document. Toutefois, d'importants risques de baisse persistent, notamment à cause des tensions géopolitiques mondiales prolongées, les vulnérabilités de la dette, les pressions réapparues sur les taux de change, les événements météorologiques extrêmes, les dérapages budgétaires et le resserrement financier continu. « La reprise économique de la Gambie est encourageante, mais il est nécessaire de s'attaquer aux contraintes structurelles qui entravent une croissance plus rapide », indique Ephrem Niyongabo, économiste de la Banque mondiale pour la Gambie et auteur du rapport. Pour lui, « il est crucial que le gouvernement mette en œuvre des politiques qui renforcent les changements structurels transformateurs, nécessaires pour maintenir la productivité et soutenir le programme de croissance économique inclusive du pays ». Même si la pauvreté et les inégalités restent élevées avec d'importantes disparités dans l'accès aux services essentiels, la Banque mondiale assure être « prête à continuer de soutenir la Gambie dans ses efforts visant à renforcer l'économie, à réduire la pauvreté et à parvenir à une croissance durable et inclusive ».